Le Président Macron s’offre un congrès, grille son 1er ministre et zappe les journalistes…
Publié le 28/06/2017 à 23h08 | Convocation Congrès, Cout, Edouard Philippe, Emmanuel Macron, Journaliste au pas, Polémique, Politique, s financiers | Écrire un commentaire
La rumeur qui courait a été donc été confirmée par le Président du Sénat, Gérard Larcher. Emmanuel Macron a décidé de réunir, députés et sénateurs, en congrès à Versailles. Et ce à la veille du discours de politique générale d’Edouard Philippe devant l’Assemblée Nationale. Il en a le droit, depuis que Nicolas Sarkozy a fait voter une loi en 2008 changeant la donne quant à la séparation des pouvoirs, et permettant au chef de l’état de convoquer lui-même et présider une réunion du Congrès. « le droit est une chose, mais franchement demandent en choeur députés de droite et de gauche: A quoi donc cela va t-il servir, sinon à assoir le pouvoir de celui qui est déjà l’hyper-président?
Une décision qui interroge
L’étonnement, et parfois la grogne, prédominent à l’issue de cette annonce chez nombre d’élus de tous bords, (y compris chez certains membres d’ En Marche, mais qui sont priés de « ferment leur plomb »). « Jupiter » va « couper l’herbe sous le pied » de son Premier Ministre, qui doit intervenir le lendemain devant l’assemblée pour y prononcer son discours de politique générale. A la surprise d’observateurs où acteurs, de droite, de gauche, du centre ou d’ailleurs, qui y voient là une « manip » politique. Sans autre justification que celle de vouloir promouvoir encore davantage l’hyper-présidence. La dernière réunion du congrès, sous l’autorité du Président de la République, c’était au lendemain des attentats du 13 novembre 2015. « Dire que le contexte national s’y prêtait est une litote, mais cette fois, rien ne légitime à priori cette volonté présidentielle. Au contraire chuchote sous le manteau un membre de l’écrasante majorité présidentielle, le geste est pour le moins désobligeant à l’égard d’Edouard Philippe ». Lequel- volant en haute altitude quant à sa cote de popularité- a officiellement réfuté qu’un tel calendrier « Jupitérien » lui soit en quoique ce soit préjudiciable. Mais pouvait-il dire autre chose ? Les élus de s diverses formations d’opposition eux sont « vent debout ». Certains ont fait savoir qu’ils boycotteraient la « grand-messe » de Versailles.
La polémique financière
Le second point de polémique n’est pas accessoire… « Convoquer un congrès en grande pompe à Versailles, indique un autre parlementaire, a un cout financier qui n’est pas anodin ». La dernière fois, avec François Hollande les estimations avaient variés autour de 200 000, 250 000 euros. Celle d’avant, (qui était une première en la matière) sous l’ère Sarkozy avait fait jaser. Une fourchette évoquée variait entre… 500 000 et un million d’euros ! Bernard Accoyer, alors président de l’Assemblée Nationale avait rectifié le chiffre à la baisse, estimant que la réunion avait couté, (quand même), 400 000 euros… Cela reste une sacrée somme. La réunion diligentée par Emmanuel Macron, à l’heure, où le pouvoir préconise une réduction des frais de fonctionnement de l’état, va valoir son pesant d’euros, d’autant explique un expert que l’obsession sécuritaire, en ces temps de menace terroriste va peser sur la note. Toute la ville de Versailles sera sous surveillance, les itinéraires bloqués, le château sera bien évidement fermé, et si la garde Républicaine sera là, au grand complet, pour rendre les honneurs, comme le veut la tradition, il va falloir mobiliser de nombreux escadrons de gendarmerie, des unités de sécurité publique, et toutes les groupes spécialisées, (RAID, GIGN, BRI, SPHP etc…) seront de la partie en ces temps d’omniprésente menace terroriste. Sans compter une surveillance aérienne de chaque instant.
Les journalistes (comme les élus) au piquet. Pas de débat, pas de questions… Pas d’ITW le 14 juillet.
Bref, note salée garantie, impact politique discutable et déjà discuté, et pour couronner le tout, on a appris qu’Emmanuel Macron profitera de l’occasion pour décider de « sacrifier » la traditionnelle interview télévisée du 14 juillet. L’Elysée estime, sans rire, que le Président de la République aura l’occasion de dire ce qu’il a dire et de « s’exprimer largement » à la Nation lors de la fameuse réunion du Congrès…
Pour les questions relatives à l’opportunité de la tenue de ce congrès, à celle d’inviter Donald Trump, au changement de cap de politique sur la Syrie, au rapprochement avec la Russie, à l’accueil des migrants, pour les questions concernant la vie économique du pays, la loi travail, le chômage, les nouvelles « tendances » en matière de lutte anti-terroriste, et puis celles ayant attrait aux « affaires » embarrassantes, (Ferrand, Bayrou, Las-Vegas, Perricaud…), il n’y aura pas de « débat contradictoire » avec les journalistes. Lesquels sont déjà réduits à la portion congrue en matière de communication présidentielle, quand ce n’est pas le porte-parole du gouvernement qui leur indique la bonne matière de faire leur métier, et les sujets qui fâchent à à éviter….