Trump Inauguration Day. Une messe célébrée par l’ultra-radical pasteur JEFRESS !

Publié le 20/01/2017 à 03h13 | Divisions, Donald Trump, évangélisme, Homosexualité, Inauguration day, Islam, Obama, Pasteur Robert Jefress, Polémique, prêcheur controversé, religion, rigorisme, Saint-John Church, USA | 1 commentaire

Donald TRUMP, président de tous les américains demain? Il l’a promis. La présence de l’ultra-radical et très controversé, pasteur Robert JEFRESS invité à prêcher au cours du traditionnel service privé précédant l’ouverture des cérémonies publiques sème déjà la polémique. 

Car ce pasteur évangélique, qui a vigoureusement soutenu Donald TRUMP, lors de sa campagne électorale, est tout sauf un prêcheur de paix, de concorde, d’ouverture et d’union nationale. A la tête d’une congrégation baptise de 12 000 membres à Dallas, Robert Jefress est un homme de combat, aux idées très radicales, affirmées, et qui font régulièrement le « bonheur » de ces fidèles et des téléspectateurs de FOX NEWS (chaine avec laquelle il a un contrat! ). Il ne cache pas son aversion pour l’ISLAM. En témoigne le « prêche » qu’il avait faite au lendemain des attentats de novembre 2015 en France… 

« Ne faites pas d’erreur à propos de l’Islam, l’Islam n’est pas un autre moyen d’approcher Dieu. L’Islam est une « fausse » religion. Inspirée par Satan lui-même, dont Jésus a dit qu’il est venu pour voler, tuer et détruire… Les 8 terroristes (à Paris)  n’ont pas agi en contrevenant aux leçons de l’Islam, Ils ont agi en accord avec les préceptes de l’Islam.  Le Coran, le livre des musulmans est truffé de de versets invitant à tuer les infidèles, comme vous et moi ».  Ce n’était pas sa première sortie du genre: Et à ce jour on ne compte plus les déclarations vouant aux gémonies l’islam qualifiée de  »religion du diable ». Celle qui fait notamment  (sic) l’apologie de la pédophilie…

Bref pour le pasteur, toutes les outrances sont permises. Et malheur à ceux qui ne suivent sa voie! En 2012, il s’était déclaré hostile au vote pour le candidat républicain (et mormon)  Mitt Romney, car pour Robert Jefress  les mormons sont une « secte d’hérétiques ».

Quant à Barack Obama,  selon le pasteur,« il a pavé le chemin de l’Antéchrist ».

Dans la campagne de toutes les outrances, le pasteur et le businessman s’étaient soudainement trouvés, pour ne plus se quitter… Lors de son ralliement public à Donald Trump, invité chaleureusement par celui qui n’était encore que candidat, à la tribune, il avait loué le meilleur des pro-life (anti-avortement) supporter.

Car le pasteur Jeffress est aussi un farouche adversaire de l’avortement.  Ainsi que de l’homosexualité et du mariages Gay. L’homosexualité, qui selon lui « conduit à la dépravation, l’alcoolisme, à la dépression et au suicide ».

Robert Jefress si prompt à dénoncer les « pécheurs » de toutes sortes, n’est pas moins aveuglément acquis à la cause de Donald Trump.  Il l’avait ardemment défendu, après la polémique sur les déclarations sexistes qui avaient fait scandale lors de la campagne. Estimant qu’il avait changé et devait bénéficier du droit au pardon. Son engagement l’avait amené jusqu’à dire que « tous les chrétiens qui ne voteraient pas Trump étaient des fous ».

Donald Trump avait rendu un hommage appuyé au pasteur en lâchant dans son style familier, devant des fans en délire,  un vibrant: « I love that guy » (J’aime ce mec!). 

Alors que  le proches de Trump avaient promis des célébrations  pour le traditionnel « inauguration day » qui rassembleraient enfin toute l’Amérique derrière le drapeau étoilé et son nouveau commandant en chef, le pasteur Jeffress a été expressément choisi pour faire le prêche du traditionnel service privé quoi précède l’ouverture des cérémonies. Un choix très clivant donc.

Car c’est bien le très clivant pasteur, qui a été choisi, pour le service religieux qui sera célébré vendredi matin (heure US), en l’église épiscopale Saint-John, qui voisine la Maison Blanche. Ce service privé, a été célébré pour tous les présidents américains élus, depuis Franklin Roosevelt (à l’exception de Ricard Nixon en 1973). 

Bien qu’étant considéré comme un événement distinct des célébrations de « l’inauguration day » (qui comporte son propre service religieux œcuménique prévu samedi à la Cathédrale Nationale de Washington, il n’est pas moins devenu un rituel. La présence et le prêche prévu du pasteur Jefress ne manquera pas de jeter de l’huile sur le feu, là ou l’apaisement avait été promis par le staff de Donald Trump. Déjà le puissant conseil des relations américano-islamiques a condamné une initiative « symptomatique de l’influence de personnalités ouvertement islamophobes présentes dans la « transition team » comme dans le futur cabinet Trump ».  Des représentants éminents de la communauté LGBTQ se sont aussi déclarés très préoccupés.

300 personnes triées sur le volet dont les familles Trump et Pence assisteront à ce service privé. Le pasteur de la discorde s’est refusé à tout commentaire. Un membre du staff chargé des préparatifs de l’ « inauguration day » s’en est chargé n’y trouvant rien à redire,  allant même jusqu’à affirmer que le pasteur Jeffress était  « une figure d’union, de rassemblement,  représentant un spectre varié d’américains, et que toute tentative de dénigrement du leader religieux serait décevante et déplacée ».  Donald Trump n’aurait pas dit mieux.

Frederic Helbert