Guerre du Burkini. Retour sur l’incident qui a mis le feu aux poudres. Décryptage
Publié le 29/08/2016 à 18h13 | Burkini, Burkini ou pas?, Daech, femme, Imad Ibn Zlaten, intervention légitime?, Latifa Ibn Zlaten, Nice, plage, Polémique, Police, risques terroriste, série photos | Écrire un commentaire
Guerre contre le Burkini: A Nice, un petit incident aux grandes conséquences… Après l’emballement, décryptage, radiographie. D’ou viennent et que montrent vraiment les photos du contrôle sur la plage? Enquête.
Alors que la bataille continue à faire rage, que la décision du Conseil d’Etat, indiscutable en termes de droit, plutôt que d’apaiser comme on aurait pu l’espérer, a ravivé les flammes du brasier, que les uns et les autres continuent à se déchirèrent, je me suis penché à nouveau sur l’incident du 24 aout, où cette femme qui semblait dormir tranquillement sur la plage de la promenade des anglais, sans que cela ne déclenche un quelconque émoi, parmi les touristes l’environnant, s’est soudain retrouvé encerclée par 4 policiers municipaux, l’enjoignant de se dévêtir , lui demandant en vain de quitter la plage, et la verbalisant.
L’examen minutieux des photos, ainsi que des témoignages rapportés de cet incident amène à se poser quelques questions de base et à tenter d’y répondre.
L’origine des photos?
Je passe rapido sur cette question. L’enquête a été faite après que le sujet ait fait couler beaucoup d’encre. et nourri lillico-presto e désormais traditionnel soupçon de « complôtisme ». Piste dans laquelle se sont précipités certains et pas des moindres. Le socialiste Julien Dray a tout de suite crié à la machination. Il n’en est pas à sa première intervention douteuse. Après l’attentat du 14 juillet à Nice, il n’avait pas hésité à évoquer « la faille de la pression populaire des gens qui n’ont pas envie d’attendre » suscitant l’indignation générale.. Or On sait maintenant, mais ce n’est pas inutile de le répéter pour les dures de le feuille, que c’est un photographe, de l’agence « Best images » chargé spécialement de travailler sur les arrêtés anti-burkini; qui est l’auteur de ces clichés de qualités professionnelle. Qu’il venait d’arriver et a repéré au loin « l’escouade » des policiers, et qu’il a utilisé télé-objectif, permettant de passer d’une vision grand-angle à un champ resserré. Ainsi l’on voit les policiers s’approcher, puis encadrer la « contrevenante » sans qu’il y ait changement de valeur de plan.. Donc l’argument, repris par Dray et d’autres a vite fait « pshiit »!
La femme icncriminée portait-elle vraiment un Burkini et (ou) un voile?
Voila une question qui me travaille depuis plusieurs jours. Et à laquelle je prends le risque de dire NON! Certes, il y a désormais une game variée de ce type de tenues, mais la règle générale veut qu’ils composent un ensemble cohérent, d’une ou deux pièces, (cf photos) presque semblable s’il l’on voulait trouver une comparaison avec une tenue d’hommes-grenouilles, puisque la même pièce couvre les bras le torse, et inclut une sorte de « cagoule » laissant seulement apparaitre que le visage.
Or à bien y regarder, la tenue portée par la femme sur la plage de Nice est bien loin de cela! Elle porte un leggings, un haut noir qui laisse voir ses épaules, son cou et ses bras nus. C’est ce qu’elle semble s’efforcer de démontrer , en vain, en retirant une fine blouse azur arrivant à mi-taille. Laquelle blouse est assortie non à un voile, au sens islamique du terme, mais à un foulard porté comme un turban et bien dégagé au niveau du front.
La réaction policière était-elle justifiée où pas? légitime ou disproportionnée?
lD’ou son indignation manifeste et sa tentative infructueuse de convaincre des policers en arme, à l’air sévère, qu’elle ne contrevient pas à la loi. Les photos ayant été prises a distance, on ne connait la teneur des échanges verbaux, mais on voit malgré tout, un des policés s’agenouiller et dresser un procès-verbal, puisque la femme refuse de quitter la plage, comme il lui aurait été demandé selon la Mairie de Nice. Elle y restera encore une dizaine de minutes après l’incident, ignorant totalement, qu’à une centaine de mètres un photographe allait immortaliser la scène, qui fera un sacré buzz dans le monde entier, provoquant des manifestations d’indignations partout en Occident.
Voila donc ce qui pourrait sembler relever du détail, mais le détail a son importance, dès lors que cet examen scrupuleux semble prouver que les policiers se sont « plantés », et qu’il est plus qu’une ambiguité qui demeure quant à la réalité du « délit » en question. Cela ne change rien au fond du débat me direz-vous, sauf que dans un contexte « hyper-sensible », cela dénote un climat ambiant déplorable.
Ces remarques ne s’inscrivent pas dans le débat qui donne lieu à une foire d’empoigne dont il a été fait état ici précédemment, mais souligne un juriste avisé, « il serait encore plus dangereux et contre-prudcitif, que sans certitudes absolue, ni sans tenir compte d’éléments laissant place au doute, la tendance soit à l’excès de zèle systématique, ce qui accentuerait l’idée qu’il y a volonté de stigmatiser les musulman(nes) » J’ai écrit dans un article précédant, ce qu’en pensaient, en dehors de toute considération morale où politique, les responsables de la lutte anti-terroriste, notamment quant aux risques que cela puisse faire courir et aux gains évidents engrangés par l’état islamique et ses propagandistes, ravis de voir la France, leur ennemi numéro un, se déchirer sur ce sujet.
« CROYEZ-VOUS QU’UNE FEMME ADHERANT AUX VALEURS DE DAECH, ON LA RETROUVE A LA PLAGE? »
Pour conclure, une parole avisée et de bon sens, dite par une femme admirable: musulmane, née au Maroc, mais ayant la double-natinalité, ne se séparant jamais de son voile, avouant sans hésitation utiliser un burkini pour aller se baigner. Une mère-courage qui s’en va au quotidien partout, dans les écoles, les prisons, les centres éducatifs, des conférences inter-relgieuse, dans le monde entier, de Rabat à Jérusalem, raconter sa terrible expérience, et défendre inlassablement la lumière contre l’obscurantisme, le respect des valeurs républicaines, la liberté contre l’oppression, le respect plutôt que l’intolérance. le dialogue et l’échange plutôt que la diatribe et la haine... Cette femme s’appelle Latifa Ibn Zlaten. inlassable combattante de la liberté, du savoir, de l’éducation… Il y a a 4 ans son fils, Imad qui portait fièrement l’uniforme de l’armée française, tombait sous le balles du jjhadiste Mohamed Merah.
Répondant à France-info la mère courage a lâché simplement: « Une femme qui adhère aux valeurs de Daech, croyez-moi, vous avez peu de chances de la trouver sur une plage. Il est hors de question pour ces personnes d’aller à la plage et se baigner, avec ou sans burkini! Je suis étonné de voir que que quelque chose d’aussi anodin ait pris tant d’importance.Je suis choquée de voire que l’on perde notre temps sur des questions aussi futiles. Il y a tellement de problèmes plus graves à résoudre…Je vois tous les jours tellement de détresse dans ce pays, et on l’on vient embêter quelques femmes à la plage? Mais enfin ou va t-on dans ce pays? »
Frédéric Helbert