Daesh ou l’état Islamique? Le vain débat sémantique
Publié le 29/09/2014 à 10h47 | califat, combattre, Daesh, débattre, EI, EILL, Etat Islamique, Fabius, Hervé Gourdel, Hollande, Irak, ISIS, sémantique, syrie | Écrire un commentaire
Voila des jours et des jours que politiques en tête, suivis de près par un peloton de journalistes, où encore d’ « experts », (souvent de salon) et autres se sont lancés dans un débat « parfaitement vain, stérile, et inutile là ou il y a tant à faire sur le terrain » s’emporte un expert de l’anti-terororisme. Mais le débat est bien là. Lancé par le gouvernement et Laurent Fabius ayant estimé qu’il ne fallait pas appeler l’état Islamique, état Islamique, mais plutôt Daesh. Parce que ils (les terroristes) n’ont rien d’un état, ni ne peuvent se revendiquer de l’Islam a en substance, expliqué à l’Assemblée nationale Le ministre des Affaires étrangères. Mais Daesh n’est rien d’autre que l’acronyme de l’EILL, l’état islamique en Irak et au Levant. (Ad dawla al islamiya fi ‘Iraq wa Shem). L’appellation que s’était choisie une organisation qui règne sur des villes et des villages entiers tant en Syrie qu’en Irak. Avant de la simplifier et qu’elle ne devienne simplement « l’état islamique ». La France est sa diplomatie n’étant plus à une contradiction près, le patron du Quai d’Orsay en a rajouté dans la terreur que peuvent inspirer ces islamistes en précisant qu’il faudrait pour être exact les appeler « les égorgeurs de Daesh ». Et pendant que les kurdes vont seul au carton au sol contre les hommes de l’état islamique, en mendiant des armes, que l’on rechigne à leur donner, le débat continue à aller bon train.
« Au regard de ce que sont les véritables enjeux, de la menace globale, des impératifs stratégiques, perdre des heures à pérorer pour savoir comment il faut nommer publiquement l’organisation d’Abu Bakr el Bagdhadi relève presque de l’indécence estime un homme des services spéciaux. « Nous savons tous à l’esprit l’adage qui a toujours prévalu: Les terroristes détestent l’information, adorent la publicité. Et ce débat, qui n’est pas tranché, mais relancé sans cesse ici où là, n’est que de la pub gratuite pour Daesh, l’EILL, l’EI…. peut-importe le label! Même si on les appelait « les sinistres clowns de l’islam dévoyé », qu’est que cela changerait sur le terrain? où dans les esprits de ceux qui basculent en deux temps trois mouvements? »
L’organisation est toujours là. La campagne de frappes aériennes est inadéquate, ou en tous les cas largement insuffisante (article à suivre) pour venir a bout d’hommes qui disposent d’une puissance et d’un rayon d’action jamais entrevus auparavant. Jour après jour, des groupes armés où organisations de moindre envergure, prêtent allégeance, partout dans le monde, comme l’ont fait ceux qui ont assassiné Hervé Gourdel, aux hommes d’un groupe que les américains appellent euxl’ISIS (lslamic state of Iraq and Syria).
Dans les médias, la ligne n’est pas claire. Chacun lorsqu’il a traiter du sujet y va de son appellation. La dénomination « Etat islamique » est loin d’avoir disparue. L’idée selon laquelle on doit pour combattre efficacement ces islamistes du troisième type qui rallient à leur « cause » des familles entières, des femmes, des adolescents, qui quittent l’occident s’en vont par tous moyens rejoindre les terres de Jihad en Syrie, est un gadget de « story-telling » qui ne changera rien à la donne. Elle témoigne même selon un parfait arabisant du staff anti-terroriste français du désarroi et du manque cruel de stratégies efficaces pour mettre à bas une organisation que l’on a laissé croitre en toute impunité, et qui sème désormais l’affolement, tant elle reste conquérante à la fois sur le terrain militaire et idéologique.
Frédéric Helbert