Syrie: L’enfance ravagée. Portraits génération « no future ». Porte-Folio.
Publié le 05/12/2013 à 06h07 | enfance massacrée, enfants cibles, enfants-martyrs, génération sacrifiée, guerre, Liban, Manque soins, Occident absent, syrie | Écrire un commentaire
11000 enfants morts depuis le début de la guerre de Syrie… C’est le chiffre « officiel » qui circule. Chiffre terrible mais bien en deçà de la réalité selon tous les témoignages, notamment selon des médecins opérant dans des hôpitaux de fortune, hôpitaux clandestins en Syrie, ou dispensaires et établissements bâtis avec des moyens insignifiants au Liban, un pays où des centaines de milliers de « naufragés » de cette guerre ont trouvé refuge, le plus souvent dans des conditions indignes. Dans une guerre civile, devenue un conflit à caractère sectaire, les enfants sont les premières victimes, dans tous les camps. Mais les statistiques n’ont rien de commun entre les victimes d’un régime qui n »hésite pas à bombarder son peuple avec des moyens lourds, et celles des différents courants de la rébellion, qu’ils soient laïcs, ou jihadistes islamistes. « Le plus terrible dit le docteur Ghazi Aswad, médecin franco-syrien qui a longtemps opéré dans un hôpital d’Homs, avant de passer au Liban, et qui a « détecté » les premières victimes d’armes chimiques (cf.Paris-Match, Arte, blog) le plus terrible est que les enfants ne sont pas des victimes « collatérales ». Nombre d’entre eux sont souvent devenues des cibles directes, en raison de leur appartenance religieuse, où plutôt de celles de leurs parents, car qu’est ce bébé, où un gamin de 5 ans savent de la haine née en Syrie entre les différentes communautés religieuses? Je soigne des gosses issus de toutes confessions, souvent volontairement frappés par la barbarie. Certains ont été visés délibérément par des snipers, d’autres tabassés sauvagement, oui tabassés! D’autres encore ont vu leurs parents être tués, violés, torturés, sous leurs yeux… Il y a aussi tous ceux victimes d’épidémies, de maladies dues à leurs conditions de survie indécentes, à la malnutrition. L’hiver qui arrive sera terrible, pour les enfants qui de Syrie, mais aussi tous ceux qui ont trouvé refuge dans les pays-voisins comme le Liban, et qui souffrent de toutes sortes de carences, sans oublier les terrifiants traumatismes psychologiques. Et nous continuons à nous demander: Ou est l’Occident? Ou sont les ONG? Ou sont les aides promises, les médicaments, le matériel médical dont nous manquons cruellement? ». L’Occident s’est satisfait d’un accord sur l’élimination des armes chimiques de Bachar. L’Occident s’est félicité d’un accord avec L’Iran sur le nucléaire… L’Iran qui soutient Bachar plus que jamais. Vos diplomaties sont complices du martyr des enfants syriens, d’où qu’ils viennent! »
La guerre fait rage partout sur le sol syrien. Et c »est toute une génération qui est entrain d’être sacrifiée. Comme en témoignent ces photos, cet album » de l’horreur constante. Photos prises tout au long d’un parcours conduisant de Tripoli au Liban jusqu’à la frontière, puis au delà de la frontière dans différentes zones situées à moins de cent kilomètres de Damas au cours de multiples missions sur le terrain depuis un an et demi. Parfois, il a fallu photographier à la va vite, à l’arrache, car la peur d’être photographié, localisé par l’ennemi, règnent. Photos prises au sein du « centre de soins 24/24 au Liban, sur les routes, dans des centres de déplacés de fortune, des camps de réfugiés, n’importe où, car ils sont partout, des enfants dont la vie s’en est allée parfois sous mes yeux, d’autres qui sont soignés à la hâte, certains touchés dans leur chair, où intègres physiquement, mais psychologiquement détruits. Des enfants dont j’ai juste pu capter les regards, les larmes, les attitudes de souffrance, où le courage face à la douleur. Ce sont ces visages, où ces corps meurtris plutôt que des photos sanglantes de cadavres, que j’ai choisi de montrer ici. Comme les efforts parfois vains de ceux qui sont des soldats en blouse blanche ». Parce que ces enfants pour la plupart pourraient être sauvés, où pris en charge correctement, si les moyens étaient là, si l’aide humanitaire arrivait. La plupart, orphelins parfois, souffrent de maladies ou de blessures, pourraient être soignées mais ne le sont pas, où mal, faute d’argent, de médicaments, de personnels qualifiés. Un manque cruel, et chronique qui fait que nombre de ces gosses peuvent basculer à tout moment vers un destin définitivement tragique.
Porte-folio « no comment ».
Texte et Photos @Frédéric Helbert