Nairobi: Zones d’ombres sur l’assaut final. Révélations sur la préparation de l’attaque Shebab
Publié le 26/09/2013 à 02h29 | assaut final, bilan, commando, enquête, Kenya, menace, mystères, otages, Secrets planification attaque., Westgate Mall | 5 commentaires
Retour sur un assaut final Mystérieux, des otages qui s’évaporent, et plongée dans l’enquête à laquelle la France est associée, qui démontre la planification incroyablement minutieuse des Shebab. Révélation: Ils avaient loué à l’intérieur du Shopping-center une boutique, pour y masser armes et munitions.
Enquête
Otages: Les comptes ne sont pas bons
le président Kenyan a annoncé la reprise totale du centre commercial et la fin de l’opération anti-shebab, Uhuru Kenyatta a affirmé avoir « défait et humilié » l’adversaire, étrange cri de victoire pour un homme qui a fait une ellipse majeure sur le sort des otages que le commando terroriste disait encore détenir. Des otages qui ont purement et simplement disparu du récit peu précis quant aux conditions du véritable assaut final.
Quelques heures auparavant, le sort de ces otages que disaient détenir les shebab, otages qui auraient été alors enchainés à des charges d’explosif C4, semblait être le principal obstacle à une l’ultime attaque. Leur nombre était alors inconnu. Après l’assaut final, leur nombre était toujours inconnu, jusqu’à ce que les communicants du mouvement al Shebab annoncent sur un de leurs comptes twitter, qu’ils étaient au nombre de 137! Et qu’ils avaient péri du fait de l’assaut lancé par les forces kenyanes, qui, à l’abri de tous regards, les auraient sacrifié pour atteindre leur but: annihiler le commando terroriste. Des gaz chimiques (si c’est le cas plus vraisemblablement des gaz incapacitants surpuissants dit un expert du GIGN) auraient été utilisé affirme les shebab allant jusqu’à accuser les forces kenyanes d’avoir volontairement provoqué l’effondrement du bâtiment « pour masquer leurs crimes ».
Dans son allocution, le président Kenyan n’avait livré aucun détail précis sur les conditions de l’assaut final, et révélé un bilan officiel impossible à vérifier: 67 civils morts victimes de l’attaque terroriste, 6 soldats kenyans tués, (chiffre qui semble très faible aux yeux des spécialistes), 5 islamistes éliminés, et 69 personnes portées disparues. Bilan improbable sans un mot sur les otages. La réalité où non de leur présence, leur nombre, et leur sort à l’issue de l’assaut final. Les comptes ne sont pas bonnet les infos manquantes légion. Pas une info sur les conditions de l’assaut, sa durée, l’endroit où il se serait déroulé, les méthodes employées. Voila qui laisse les portes ouvertes à toutes les hypothèses… « Dans la confusion ambiante, on ne peut pas exclure dit un diplomate sous couvert d’anonymat, qu’une décision ait été prise de lancer un assaut final, en sacrifiant un nombre indéterminé d’otages, parce que la situation ne pouvait plus durer indéfiniment pour les autorités kenyanes et leurs mentors américains et israéliens ».
Mystères sur la composition du commando et son sort
Là encore le flou domine. le chiffre de 10 à 15 terroristes a été donné au début de l’attaque et de la prise d’otages. Il est resté stable pendant 3 jours. Sur la fin, on évoquait une dizaine de shebab retranchés. Certains ont-ils pu s’enfuir? Les shebab ont affirmé que des terroristes avaient revêtus des uniformes de soldats morts. Combien ont été tué? En est-il qui ont pu être pris vivants? Mystère.
Mystère aussi et polémique sur la composition du commando: Aucune confirmation n’a été livrée quand à la présence évoquée de ressortissants américains, anglais, et autres européens. « Nous vérifions » a dit le président kenyan. La présence éventuelle d’une femme, baptisée la « veuve blanche » reste hypothétique. Citoyenne britannique, convertie à l’Islam, ancienne compagne d’un des kamikazes des attentats de Londres (2006), cette femme s’est totalement investie dans le Jihad et sa présence en Afrique de ‘Ouest, au Kenya même, son investissement dans « le combat islamiste » étaient connus. Au tout début de l’attaque sanglante suivie d’une prise d’otages, sur l’un de leurs comptes Twitter, les Shebab avaient publié la photo d’une femme portant cagoule et maniant un revolver, Mais rien ne permet de rattacher cette photo à l’attaque du Mall, n’y d’identifier « la veuve blanche ». Sur ce point, comme sur celui de la présence d’étrangers dans le commando, un commandant somalien des Shebab a tout démenti en bloc, assurant: Nous ne confions à personne d’autre le soin de régler nos comptes avec le Kenya qui a envahi notre pays. Un diplomate européen confie: » les USA et Israël pour lesquels le Kenya est une base arrière stratégique dans la « guerre contre le terrorisme » ont mis la main sur l’enquête. Et c’est silence dans les rangs maintenant. Il est probable que de nombreuses infos ne seront jamais volontairement révélées au grand-public et frappées du sceau secret-défense. A vous les journalistes de faire le job! ».
Le message menaçant des Shebab capables de réitérer une frappe type Westgate panifiée avec une extrême minutie: Ils étaient allés jusqu’à louer une boutique à l’intérieur du Mall!
Dans un long message audio, les shebab par la voix de leur commandant en chef en Somalie Ahmed Abdi Godane, ont expliqué mercredi soir que (on s’est un peu douté…), l’attaque était un message à tout l’Occident. « L’ Occident qui a soutenu l’invasion kenyane de la Somalie pour y protéger les intérêts de leurs compagnies pétrolières. Retirez vos troupes de l’état islamique a lancé d’une voix monocorde le chef des Shebab, où préparez-vous à d’autres bains de sang sur votre sol« . Le sol kenyan, qui est une proie facile pour les Shebabs venus de Somalie voisine et qui y disposent de « relais locaux ». En témoigne ce qu’on sait de la préparation extrêmement minutieuse et rigoureuse de l’attaque, comme le fut celle de Bombay dit un policier anti-terroriste français associé à l’enquête, puisque La France a été touchée aussi à travers la mort donnée à bout portant par les terroristes qui venaient de lancer leur attaque et que ses services possèdent un solide back-ground sur les groupes terroristes en Afrique de l’Ouest . Si les conditions de l’assaut final restent mystérieuses, on en sait plus maintenant sur l’extrême minutie, avec laquelle les shebabs ont préparé l’opération. Ils ont choisi une cible dont ils savaient qu’elle se prêtait parfaitement à une tuerie de masse. Pour tenir le siège le plus longtemps possible, introduire discrètement dans des grands sacs avant l’attaque des armes et des munitions, les shebab ont usé d’un prête-nom pour louer une boutique dans l’immense labyrinthe du Westgate Mall et acheté sans doute une complicité interne au sein des services de sécurité privés. Ils ont récupéré les plans du bâtiment. Ils long étudié longuement pour « séquencer » leur avancée en bon ordre. Ils ont multipliés les repérages. Et l’on sait, sans les avoir localisé, qu’ils bénéficient de caches, de « point-relais », notamment au sein de la communauté des réfugiés somaliens. « Ils avaient les plans, les planques, les armes,la logistique, les complices, un point d’appui formidable à l’intérieur du Mall. Une planification de type militaire où chaque détail a été soigneusement étudié, afin que rien ne puisse venir s’opposer à leurs funestes desseins » dit l’enquêteur français . En étant implantés au coeur du shopping-center, et avec les complicités qui étaient les leurs, dans les environs, ils ont, dans la phase préparatoire, évité au maximum les communications téléphoniques qui auraient pu être intercepté avant le début de l’action. Ils avaient mis aussi en place une petite armée d’informaticiens qui ont mis au point un système de propagande à l’échelle mondiale, profitant des failles des réseaux sociaux. Leur plan ne pouvait être mieux rodé. Et les Shebab semblent disposer de toutes les capacités nécessaires, à l’intérieur même du Kenya pour frapper à nouveau. Le gouvernement le sait, la population le sait, les différents services de sécurité le savent. Dans ces conditions, leurs menaces sont tout sauf des rodomontades. Et la chasse pour les forces de sécurité, africaines comme occidentales, opérant sur un terrain immense et impossible à contrôler, ne fait que commencer.
Frédéric Helbert