Pourquoi les « rafale » dans la guerre du Mali? Non mais vraiment pourquoi sinon pour en vendre?
Publié le 22/01/2013 à 12h59 | avion toujours non vendu à l'export, commercial, Mali, militaire, Nécessité?, Rafale | 4 commentaires
De l’utilité des « rafale » dans un conflit « à l’africaine »…
Voila donc depuis quelques jours la fine fleur de la chasse française, l’avion Rafale engagé dans des frappes au Mali. Des rafale pour frapper sans opposition aérienne des picks-up, de vague dépôts d’armes et munitions ou d’essences et de petits sites de commandements, au coeur d’un Mali ou l’armée française est seule a opérer en option combats, et fait le « boulot » contre les islamistes, est-ce bien raisonnable?
Dans les premières heures, les frappes furent conduites par des Mirage 2000D, assistés des F1-CR, (ces derniers ayant gardé la particularité d’être parmi ce qui se fait de mieux en matière de reconnaissance ou d’analyse filmée ou photographiée des résultts obtenus sur le terrain). A ces avions, se sont ajoutés ajouter les bonnes vielles Gazelle des RHC équipés de canons de 20mm et missiles anti-char Hot) (désormais renforcées par les redoutables Tigre) qui n’ont pas pris une ride depuis la guerre du Golfe…Et sont toujours aussi efficaces grâce à leur maniabilité, souplesse, vitesse, même si la mort du Lieutenant Boiteux pilote du 4ème RHC-FS (régiment hélicoptères de combat-forces spéciales) fut à déplorer le premier jour de l’assaut. Mirage et hélicos de combat Gazelle, avec les vénérables mais indestructibles Puma ou Super-Puma de transports de troupe, ont l’avantage de s’être au fil des ans acclimatés aux dures conditions climatiques du continent africain. « La rusticité, la solidité éprouvée, l’expérience acquise aux combats, l’absence d’une électronique trop compliquée, du besoin d’un trop plein d’équipes de maintenance, tout çà, c’est autant d’avantages sur lesquels on a toujours pu compter dit un vétéran des missions africaines« .
Et puis le communiqué est tombé, puisque beaucoup (trop) d’informations arrivent par communiqués officiels lors de l’opération Serval:
Les rafale ont été engagés dans la guerre du Mali. Bien évidement avec succès. (Comment-en en eut-il été autrement vu la configuration?) Et ce quelques jours à peine avant la visite maintenue du Président Hollande aux Emirats-arabes Unis, (non annulée malgré les circonstances). Les EAU, l’un des pays très amis de la France (une base militaire, des institutions à vocations culturelles, grandes écoles françaises y sont installés, mais pas de rafale, le pays ayant peu gouté le forcing de Nicolas Sarkozy en 2011, et une offre jugée financièrement irréaliste par le ministre de la Défense émirati, François Hollande a relancé d’éventuelles négos, en vantant les vertus d’un très bon avion. « je n’ose pas dire que l’expérience l’a démontré » a ajouté dans un pirouette humoristique le chef de l’état. Avec l’annonce de L’Inde venue récemment (l’achat possible de 60 à 120 appareils) voila le rafale relancé comme produit français dit d’exception, à l’exportation relancé, après avoir perdus tous les marchés successifs ddepuis sa création face à ses concurrents, essentiellement américains, même parfois européens. Et pourtant se lamentent et jurent les ingénieurs de Dassaut Aviations, le Rafale est le meilleur avion de sa génération combinant ce que 17 avions différents faisaient avant. (Intercepteur, Défense, reconnaissance, chasseur bombardier, apui-feu à basse altitude, capacité à être propulsé d’un porte- avion,(rafale Marine) appareil pouvant voler de nuit, capacité à l’emport de de bombes nucléaires etc, etc…) ».
Le marché des avions de combat: Tous les coups tordus sont permis
Mais, quoiqu’il en soit, les marchés aéronautiques sont une jungle impitoyable ou de telles sommes, de tels contrats, des tels pots-de-vin, et autres commissions sont en jeux, que les vendeurs sont prêts à tout, et qu’à ce jeu là, nos principaux adversaires, les américains semblent beaucoup plus forts; Ainsi, l’on a vu même parfois en Asie du sud-est, le Rafale emporter une fois tous les tests techniques et être proposé à un prix négocié acceptable. Le marché était dans la poche! Eh bien non, les américains ont exigé que soient refait les tests, et là, bizarrement les rafales sont devenus de médicore qualité.Envolé le marché! Comme celui du Maroc, ou un intéressé confie: « on est arrivé en terrain conquis, on a pas lever le doigt. Les valises sont passées dans notre dos et le contrat avec! « . Pour le Brésil de Lulla, se souvient t-on chez Dassaut-Aviation, en 2009, on a bu le champ, pus le calice jusqu’à la lie avec douche froide assortie.
Le déploiement à grand frais des rafale de Saint-Dizier
Mais la France, dont l’armée de l’Air elle quand-même commande et utilise des rafale, refuse malgré tout de céder et de s’avouer vaincu. C’est impossible. Alors elle a estimé que le meilleur moyen de démontrer les capacité supérieures de l’avion, étaient de l’engager dans de véritables conflits, si l’occasion s’en présentait. ce qui fut fait en Libye, mais ce sont de bon vieux Mirage qui passeront à la postérité, ayant découvert puis intercepté le convoi d’un Kadhafi à bout de souffle, tentant de quitter son pays, avant de connaitre la fin que l’on sait.
Alors? Alors re-belote au Mal!. 4 appareils engagés. Mais 4 appareils engagés dans d’ubuesques conditions. Rien apparemment ne le justifiait techniquement, militairement, et dans des délais aussi courts juge un vétéran haut-gradé de l’armée de l’air. Les avions sur zone faisaient impeccablement leu boulot. Envoyer des rafale, c’était se compliquer la vie, et saler furieusement la note...
Embrouilles avec l’Algérie
D’abord confesse un haut-gradé récent vétéran de l’Aéronavale (qui a longtemps résisté à l’imposition de l’avion sur porte-avion français) il a fallu demander aux algériens une autorisation de survol de leur territoire, demande oh combien sensible, surtout en cette année de commémoration de l’indépendance, on a vu ce que les terroristes ont fait, opportunément, de cet argument.
Un argument sensible qui devait rester secret ou annoncé par l’Algérie, à sa façon. Les confidences de politiques français ont déclenché la colère des autorités algériennes. Le président Hollande a du recarder tous ses ministres, leur demandant la discrétion totale. Du coup après l’annonce du survol fait par les uns et les autres, un plan de vol diffusé, (retoqué?) a montré des jets évitant soigneusement l’Algérie, contournant le pays par le Maroc pour rejoindre le Tchad.
Low-coast militaire? Y’a mieux!
Dans l’organisation du vol, il a fallu faire décoller des avions-ravitailleurs pour que les Rafale arrivent à bon port. les rafale sont pris de Saint-Dizier, volé 9h30 heures, été ravitaillé 5 fois en vol pour atteindre l’Afrique: rayon « low coast », y’a mieux!
Un général précise: » Il a fallu leur installer un kit spécial pour qu’ils emportent les missiles à guidage laser GBU, Financièrement le cout de l’heure d vol du rafale, son transfert de saint-Dizier au Tchad, et son entretien évidement mettent le M. Et tout cela pourquoi? Parce que la donne militaire l’imposait? tu parles! On a déployé le Rafale uniquement pour que le Mali serve de nouvelle vitrine opérationnelle cherchant un nouveau client. L’argument avancé en retour selon lequel déployer des Rafale assure une meilleure sécu au pilote, parce que c’est un bimoteur, et que si l’un d’eux est touché, l’appareil peut encore voler et regagner sa base est de la foutaise! Tous les Mirage frappent à une altitude et distance de sécurité avec des missiles à guidage laser.
Bref, La France mène, désespérément seule la guerre. Une journée de missions coute des fortunes. Le soutien des nations se fait attendre. Alors que la crise fait rage sur notre sol. « et l’on envoie des rafale de France pour se mêler aux opérations, et tenter d’appâter le client par la même. C’est peut-être « de bonne guerre » dit notre vétéran, mais l’avion ne démontrera pas grand-chose dans un tel contexte, alors prions pour qu’un contrat tombe du ciel. Sinon, cette addition spécifique, parmi toutes les autres, sera spécialement douloureuse! »
Frédéric Helbert