Algérie: Quand tout bascule, dans la violence, le sang, la désinfo et parfois l’ubuesque…
Publié le 18/01/2013 à 08h04 | Algérie, Assaut, black-out, Carnage, France, Jihad, Mali | 14 commentaires
Algérie: L’opération sur le complexe gazier qui a basculé dans le bain de sang après l’assaut des forces algériennes continue!
L’opération Prise d’otages des islamistes du site gazier, Assaut à priori définitif , n’est pas finie. TROIS JOURS après l’attaque terroriste, 24h après le début des ripostes armés des forces algériennes, malgré les maigres déclarations officielles, l’opération de chasse aux terroristes et de recherche d’otages et travailleurs étrangers manquants se poursuit. Hier soir, si l’Algérie observait encore un silence prudent sur lesopérations ,leurs déroulés, les bilans qui n’on cessé d’évoluer au cours de la journée, à 20h, le Ministre de l’intérieur algérien faisait à la télévision dans un lapsus révélateur et dévastateur » Nous avons neutralisé un certain nombre d’otages… euh de terroristes » !
« De fait L’assaut final des forces de sécurité analyse un ex du GIGN (service compétent à l’étranger) a été engagé sans attendre d’avoir recueilli un maximum de renseignement ops, ni celui de bâtir un véritable plan d’attaque. Le politique a primé sur le souci de survie des otages. Et les forces spéciales algériennes sont plus coutumières d’opérations destinées à -détruire- l’ennemi, l’adversaire, plutôt qu’a sauver des vies d’otages. Elles pourront toujours se targuer d’avoir réussi à faire libérer des centaines d’algériens qui travaillaient sur le complexe immense. (Mais qui, n’étant pas des étrangers, n’étaient pas considérés comme de « vrais » prisonniers et des otages) ». Un assaut dont les conditions restent totalement floues. Les algériens pourront encore se prévaloir qu’il n’y avait rien à négocier, que les preneurs d’otages avaient la gâchette facile et déjà tué, restent des faits, des chiffres incontestables qui ne plaident pas pour le terme -réussite.
Un Carnage (en cours): Pas de bilan officiel! Mais 30 morts au minimum dans les rangs des otages dont un français
le PR François Hollande préférant toujours les mots mesurés, déclarait hier soir que la situation évoluait dans des « conditions dramatiques ». Conditions dramatiques? Des mots faibles. Le bilan alors connu était déjà terrifiant: 30 morts. 30 otages décédés sur une quarantaine recensée, dont au moins un français. Un vrai carnage, un bain de sang. selon des sources présentes sur le site, des otages avaient été entourés de mini-ceintures d’explosives, dont certaines ont peut ^te été utilisées, des otages ont en tous les cas été tués à bout portant. La colère et l’angoisse dans toutes les chancelleries (France, USA, Japon, GB etc..). déjà présentes hier puisque les algériens ont lancé leur attaques sans prévenir personne, sont montées d’un cran. Parce qu’elle a tourné au fiasco. Et qu’elle n’a en rien clos l’affaire. A l’heure qu’il est, des travailleurs étrangers, notamment un certain nombre d’américains sont toujours portés manquants. – Combien ont demandé les diplomates US? Un certain nombre ont répondu les autorités algériennes, sans donner de chiffre… et sans rire. Des terroristes aussi sont encore recherchés sur le site immense, planté en plein désert, dont on se demande comment les terroristes ont pu l’attaquer, et pénétrer dans le compound ainsi qu’au sein des installations techniques et stratégiques, sans être repérées, et sans avoir rencontré une résistance digne des forces chargées de sécuriser un site éminemment stratégique. C’est une question essentielle, qui heurte tous les experts, va même jusqu’à poser l’hypothèse de complicités éventuelles, dans une Algérie ou les batailles de pouvoirs internes, et les relations entre forces de sécurité et terroristes nagent depuis des années en eaux troubles.
L’invraisemblable pause des forces spéciales
C’est une première dans l’histoire des opérations de ce style. Vers 5h du matin, on a appris que dans la nuit, les forces spéciales ou dites spéciales algériennes, ont observé une « PAUSE ». Une pause dans la traque aux tueurs, et dans la recherches d’otages éventuels ou personnels manquants. Et il y en a encore par dizaine.
L’information a laissé « assis » tous les diplomates, experts de sécurité étrangers, et membre d’unité spéciales. Au Pentagone dit un officier de liaison, »les hurlements de colère ont fait bouger les murs » quand les boss ont appris cette pause eux qui ont été bernés sur toute la ligne, puisqu’ils qu’ils avaient accepté de prêter un drone, et du matériel de surveillance ultra-sophistiqué pour permettre aux algériens de réunir le maximum de renseignements destinés, pensaient les hommes du département d’état US, à permettre une éventuelle négociation. Les américains avaient aussi placé l’une de leurs unité d’élite sous alerte… Comme si L’Algérie eut pu, telle qu’elle est, permettre ce qui aurait (l’intervention d’une unité étrangère,considéré comme une faiblesse et une violation de souveraineté dit un français fin connaisseur des arcanes politiques algériennes qui ressemblent à un labyrinthe géant… Mais revenons à cette pause ubuesque, alors que rien n’est fini. « La pause, c’est jusqu’au lever du jour, là c’est calme, y’a pas de tirs rien » a dit un ex-otage sur Europe1. Dans tous les pays occidentaux ou autres concernées par cette tragédie, il y a eu aux sommets des états des colères publiquement formulées, quant au fait que les FS algériennes déclenchent san prévenir personne une opération en ayant la main lourde, observent une pause dans une opération sanglante, alors u’il y a encore sans doute des vies à sauver, en tous les cas des zones d’ombres à éclairer. » Mais nous ne sommes pas étonnés dit un homme du staff anti-terroriste français. Tout le monde beugle, personne ne bougera. Les dirigeants algériens, notamment ceux issus de la classe militaire, foutent les jetons à tout le monde« . Certains (lire les enquêtes Moines de Thibirine sur le blog) sont experts en manipulation de groupes terroristes en fonction de leurs intérêts, en retournements d’islamistes dont on finit par ne plus savoir quelle cause ils servent ou croient servir. cette science de la « manip » fait que certains des hommes, inamovibles dans leurs fonction jusqu’à leur mort, et qui sont les décideurs de l’opération, étaient déjà là en 95 lors de la vague d’attentats qui a ensanglanté Paris. Il étaient là, et certains magistrats ou politiques ne sont pas loin de se demander si les commandos du GIA n’ont pas agi manipulés, infiltrés, dans le cadre d’une guerre psychologique sans pitié…. Les projecteurs sont donc à nouveau braqués sur des algériens,que tout le monde craint et qui par ailleurs sont incontournables dans le régalement de tous les dossiers régionaux . Des algériens dont certains, manipulés ou non, ont frappé à Paris en 95. L’Algérie dont un observateur avisé signale sans aucune émotion: Nous n’avons pas de scrupule, ni retenue, dès qu’il s’agit d’employer une violence jugée légitime pour éliminer des terroristes qui ont transformé dans les années noires le pays en un théâtre sanglant quotidien… Alors, la mort de quelques dizaines d’otages… même s’ils ont été victimes au final des dommages collatéraux peut-être de bombardements doublée d’une offensive au sol, dont il était difficile de réchapper dès lors qu’ils étaient prisonniers d’islamistes dont l’opération ne pouvait être qu’un un raid -qui se voulait à l’origine rapide- de chasse de terros dans un site fourni en la matière….
Paris dans l’impasse aussi, et dans une grande solitude
Le Président Hollande a beau avoir visité l’Algérie récemment, avoir été reçu par Bouteflika, fait repentante pour le passé colonialiste, obtenu par la suite du président algérien (décision loin de faire l’unanimité), le droit pour les Rafale de survoler l’espace aérien algérien, mais aujourd’hui raconte un familier de l’Elysée qui y travaille non loin du président, Il est comme les autres maintenant. « Minimum d’infos, pas de contacts privilégiés, une inquiétude, une impuissance manifeste encore la nuit dernière à l’Elysée. Et l’obligation de soutenir un partenaire stratégique dans la guerre contre le Mali ».
Quoiqu’il advienne, le pouvoir français sait qu’il doit composer avec les algériens. Les soucis s’accumulent pour le Président de la République. Un pilote d’hélico mort lors des premières heures de l’opération au Mali, Trois hommes de la DGSE tués lors d’une tentative de libération d’un otage tué en Somalie (pourtant préparée au millimètre et qui avait une vraie chance de réussir) tués par les Shebab en Somalie. Puis cette affaire algérienne (ou les terroristes ont réclamé l’arrêt de l’agression française contre le Mali notamment), où les forces algériennes sans que cela n’étonne personne, ont mené une opération de force « rentre-dedans », et de « nettoyage » ne prenant aucunement en compte une quelconque perspective de négociations, ou une volonté de sauver les otages, ce n’est pas cela qui va forcément briser le véritable isolement opérationnel de la France au Mali, (ou les opérations sont difficiles). « Cet isolement de la France alors que le combat contre le Jihad global concerne le monde entier est un échec diplomatique. « Chaque pays la joue perso, et tout le mode se défausse en disant: l’Afrique, çà reste le jardin privé de la France. Y savent faire ». Le terrorisme a frappé dans un pays frontalier du Mali, mais pas le plus facile à gérer, c’est le moins qu’on puisse dire, et sur lequel la France n’a aucune prise en matière d’opérations contre-terroristes sur le sol algérien. A signaler, la présence peut-être d’un franco-algérien parmi les jihadistes. Des français parmi les extrémistes, des français dans le Jihad, des français frappant contre d’autres français, de l’autre coté de l’Atlantique mais aussi dans l’hexagone. Entre la guerre au Mali, (la bataille de Diabali par exemple qui s’annonce très difficile sur un terrain hostile parfaitement maîtrisé par les hommes d’Abou Zeid, (un ancien des maquis algériens), la perspective de pertes, des militaires ou de civils touchés par le terrorisme qui n’a pas attendu longtemps pour frapper, celle de nouvelles prises d’otages, tout cela place le pouvoir actuel dont on ne peut dire qu’il a été élu sur sa capacité à gérer et à être en pointe dans une crise internationale. « Oui, dit un homme de l’état-major français, le tableau est sombre, très sombre« … Et la journée n’apportera pas de bonnes nouvelles…
Frédéric Helbert