Tempête météo terrible au Liban: Plus de 200 000 réfugiés syriens sous la menace directe
Publié le 08/01/2013 à 10h31 | Catastrophe humanitaire, Liban, Moyen-Orient, Tempête météo, tragédie pour plus de 200 000 réfugiés syriens | 1 commentaire
La tempête hivernale frappe tout le Moyen-Orient. Les victimes et réfugiés de la guerre syrienne sont les premiers touchés, et personne ne bouge…
Les images parlent d’elles-même. le pays du Cèdre comme d’autres dans la région (voisin et ennemi Israélien compris sont frappés de plein fouet par une tempête hivernale d’une rare violence. Depuis Noël des orages violents tombaient sur le Liban. Cette fois, c’est le déluge, avec la foudre, les inondations, la neige qui s’en mêle sur les hauteurs. Une situation qui paralyse le pays, handicape toutes ses activités, et nous oblige à songer aux quelques 240 000 réfugiés syriens (essentiellement des enfants, des femmes et des vieillards) qui se trouvent pour la plupart totalement démunis face à la violence d’une attaque dont ils n’avaient guère besoin. Car être réfugié au Liban sous le soleil n’était déjà pas une partie de plaisir. Mais aujourd’hui la situation vire au cauchemar absolu.
Enquête/Récit:
Officiellement, le nombre de réfugiés civils ayant fui les combats en Syrie atteint aujourd’hui le chiffre de 180 000 personnes. Un chiffre délivré par le Haut-Comissariat aux Réfugiés, qui dénombre une majorité de réfugiés survivant dans des conditions (terribles) dans les zones frontières de la Syrie, du coté de Tripoli et 50 000 environs, mieux encadrés et pris en main par les branches caritatives d’organisations islamistes dans des camps de la plaine de la Bekaa.
Mais l’immense majorité des syriens, essentiellement des femmes, des enfants, des vieillards, fuyant continuant à fuir jour après jour les combats, venant essentiellement de la province d’Homs, a choisi, soit de se débrouiller, grâce à l’aide de membres de leurs familles déjà installées au Liban, soit de louer des maisons en constructions, souvent sans vitres ni sanitaires, aucune hygiène élémentaire, situés non loin de la frontière. Ceux arrivés les poches totalement vides ont dû de se remettre entre les mains du comité suprême des réfugiés syriens, des volontaires qui se battent sans cesse pour trouver des logements et des vivres. « La situation est terrible dit l’un de ces volontaires. Les gens ont peur dans un pays ou le gouvernement, sous domination du mouvement chiite, le hezbollah, n’a pas masqué ses sympathies pour le régime de Bachar el-Assad. Ils vivent cachés, dans la peur du « moukabarat’, (espions, barbouzes), restés au Liban après l’évacuation de l’armée Syrienne qui a occupé pendant plus de 10 ans le pays.
Dans les dispensaires, dont les adresses sont livrés de bouches à oreilles, médecins libanais, étrangers, syriens, ou d’origine syrienne font le maximum pour aider ceux qui sont les victimes directes de la guerre, ou indirectes (accidents, maladies dues aux mauvaises conditions de survie, au manque de denrées et de médicaments de base. » Mais tout manque dit un médecin, et nous sommes financièrement dans le rouge vif, nous manquons de tout. Pourtant, ici ce n’est pas la guerre tempête t-il, ici nous devrions pouvoir soigner indifféremment tout le monde dans de bonnes conditions.
Quand le politique torpille l’humanitaire
Mais le Liban est prisonnier de ses divisions politiques avec les parti-pro syriens(Bachar), et les opposants au régime. Résultat: les réfugiés trinquent: A la frontière, contrairement en Turquie ou en Jordanie, les autorités ont refusé la construction de camps de toiles de tentes en bonne et due forme. Dans ces conditions, bon nombre de réfugiés craignent de s’enregistrer pour bénéficier d’un aide minimale. Et le chiffre officiel des de réfugiés ne reflète pas la réalité. « On estime à plus de 230 000 le nombre de syriens ayant fui la guerre dit un expert. Le Liban est le pays le plus touché par le phénomène et techniquement le moins bien armé. (cf enquêtes précédentes). A Tripoli s’exaspère un médecin français, qui a tout abandonné pour venir travailler auprès des réfugiés avec si peu de moyens, les hôpitaux libanais refusent désormais de recevoir les cas les plus lourds qu’on leur envoyait jusqu’à présent. Imaginez ce que c’est pour nous que de dire à des gens: Nous ne pouvons rien. Nous n’avons pas de place, pas de lit, on ne peut vous donner que quelques cachets anti-douleurs. Nombre d’entre eux, vous rendez-vous compte, se font soigner sommairement et repartent vers la Syrie sous les bombes. Certains meurent à peine arrivés ici, où dans des maisons, ici ou là, seuls, abandonnés, sans assistance médicale, alors qu’ils auraient pu, qu’ils auraient du être sauvés…
Même le HCR, c’est dire, n’a pas obtenu l’autorisation d’ouvrir un bureau central à Beyrouth pour gérer l’urgence permanente…. La politique est plus forte que l’urgence humanitaire.
En ce moment, c’est encore pire, tout le monde sait au Liban qu’en cette période, la météo est particulièrement déchainée, mais rien n’a été fait pour prévenir le déchainement du ciel qui frappe, bien sur tous les libanais mais surtout les plus démunis d’entre eux, et au sein des plus démunis les réfugiés syriens qui en venant au Liban ont échangé un enfer pour un autre.
Mais ce pays, qui peut être si magnifique, livre parfois une triste vision de lui-même: A l’heure actuelle, alors que la tempête sévit comme jamais, les ouvriers d’EDL, (Electricité du Liban) se sont mis en grève…
Frédéric Helbert