Kadafhigate, Gueant, Sarkozy: Qui est l’encombrant Bachir saleh? Portrait de l’homme qui sait tout…
Publié le 03/01/2013 à 22h47 | Bachir Saleh, France, Gueant, Kadafhigate, Libye, Nicolas Sarkozy | Écrire un commentaire
Aujourd’hui le libyen Bachir Saleh est un « fugitif ». Un nom et quelques données sur une fiche, dite notice rouge, celle des « most Wanted » que diffuse Interpol à toutes les polices du monde affiliées à l’organisation. C’est le nom d’origine de Bachir Saleh qui figure sur la fiche: Bashir Al Shrkawi, l’homme qu grace à son habieté politique, et de part ses fonctions a tout su des petits ou grands arrangements, entre la Libye et la France, entre le « clan Kadhafi et le clan Sarko » dit un fin connaisseur de la suprême embellie survenue entre les deux hommes, les deux états… Avant une rupture… définitive pour Kadhafi.
Une embellie manifeste dès l’élection de Nicolas Sarkozy en 2007. Avant que ne valsent contrats mirifiques, commissions occultes ou non, et « simples » dons de l’ex-guide suprême, Muhamar Kadafhi. » Car il était ainsi « dit un de ceux qui l’ont approché et ont servi d’intermédiaires: Kadhafi aimait à distribuer de ci, de là, des sommes invraisemblables, à des hommes dont il pensait qu’ils pouvaient (ou qu’il lui seraient) utiles, un jour ou un autre…
Nicolas Sarkozy, flanqué de son indispensable Claude Guéant, directeur de sa campagne pour les présidentielles, puis secrétaire-général de l’Elysée, et enfin Ministre de l’Intérieur durant le quinquennat fut-il -oui ou non- bénéficiaire de cette extraordinaire cagnotte de 50 millions d’euros (une paille pour Kadhafi) donnée avant l’élection? Rien ne le prouve définitivement. Mais les indices sont nombreux. Et s’il en est un qui sait c’est Bachir Saleh. Il était le secrétaire-particulier du « guide ». Tout passait par lui. Il avait les clés de la banque. Rien ne se faisait sans qu’il ait donné son aval, son imprimatur. Bachir Saleh était l’homme-orchestre des caprices de son mâitre, ainsi que son confident et un fidèle sur lequel Kadhafi a pu compter jusqu’au bout. Avant de pouvoir s’offrir une cavale -dorée, au vu de son carnet d’adresses, et de ses réserves fiduciaires.
Un nom décisif dans le carnet d’adresse de Bachir Saleh: Claude Guéant. Plus qu’un correspondant, presqu’un ami…
Par dela les questions revenues aujourd’hui sur le devant de la scène, un élément indéniable: Les relations officielles, diplomatiques, économiques, commerciales, ont été exceptionnelles à partir du moment ou le véto sur les ventes d’armes a a été levé, et lorsque la Libye s’est décidée à racheter à coups de milliards une place sur le ban des nations. (cf enquête précédente). Deux hommes ont été les chevilles ouvrières des pouvoirs en place. Coté libyen le secrétaire personnel, ou chef de cabinet de Muamar Kadhafi, Bachir Saleh. Son correspondant français? L’omniprésent secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant, haut-fonctionnaire ayant gagné la confiance absolue de Nicolas Sarkozy lorsqu’il fut directeur général de la police nationale, puis nommé directeur de campagne du candidat Sarkozy en 2007.
« Entre les deux hommes, le courant est très vite passé et les liens sont devenus francs et solides » témoigne l’un des leurs proches. Guéant venait « souvent » à Tripoli, et il ne manquait jamais d’y rencontrer Bachir Saleh. Plusieurs sources tant libyennes que françaises assurent que les premiers contacts datent d’avant la présidentielle.De son coté le libyen aimait beaucoup Paris. Et y a multiplié voyages d’affaires ou d’agrément. Sa résidence parisienne préférée: le Ritz. Mais surtout, Saleh a mis la main peu à peu sur un trésor. Le détail à la virgule près des rencontres, des cadeaux donnés, reçus, des contrats, des arrangements de toute sorte. Kadhafi pouvait compter sur lui. Son homme de confiance cultivait le secret tout autant que Claude Guéant.
Un premier Mystère après la chute de Kadhafi. Saleh est arrêté puis libéré. La main de la France?
Reste qu’une fois Kadhafi tombé, après la victoire définitive des rebelles, Saleh devient une première fois un fugitif dans son propre pays, ou l’on ne donne pas cher de sa peau. C’est du coté de Zenten, (comme le fils Kadhafi, Saef al Islam plus tard) qu’il est arrêté. Et c’est là qu’intervient déjà un épisode invraisemblable et trouble. Il est relâché, avec l’accord du CNT, le conseil national de transition. Puis expulsé à Djerba. Là il recevra un passeport diplomatique obtenu auprès d’un pays africain ami de la France: le Niger. Un expert en diplomatie parallèle fait une analyse express: La France a beaucoup donné pour que le peuple libyen se libère. Les Mirage français ont été les premiers à tirer. Et ce sont aussi des avions français qui après des mois de combats ont retrouvé la trace de Kadafhi tentant de fuir. Et qui ont effectué des tirs d’arrêts stoppant le convoi. La suite, on la connait… Alors le CNT pouvait-il refuser à cette même France, la libération discrète de Bachir Saleh? Paris a haussé le ton. Les libyens ont cédé. Et puis Guéant savait ce que tout Saleh savait aussi… Dès lors, la diplomatie élyséenne l’a emporté sur la Justice. Le Niger a accordé un passeport diplomatique de complaisance permettant à Saleh de venir se la couler douce en France, sous protection policière française. Quand l’affaire a éclaté au grand jour, les autorités françaises ont joué la carte de l’ignorance puis affirmé après vérification que l’ex grand-argentier de Kadhafi bénéficiait de l’immunité diplomatique. Que la fiche émise alors par Interpol était une fiche de recherches, qu’il n’y avait pas de mandat d’arrêt international, etc, etc.. Mais que si l’on venait à trouver Saleh sur le sol national, il serait interpellé et interrogé. Arrêté même tranche publiquement le président Sarkozy. Entre temps le nom de l’homme de confiance de Kadhafi est passé de l’ombre à la lumière. C’est lui qui est désigné comme étant le destinataire d’un document très controversé publié par Médiapart, le journal précisant que ce document, une note d’attention ou d’intention) démontre que Nicolas Sarkozy a touché les fameux 50 millions d’euros donnés par le dictateur libyen pour fiancer sa campagne!
Le mystérieux départ de Saleh de France
Le fugitif de luxe reçoit le message 5/5. Miracle: Quelques jours plus tard, il n’est plus sur le territoire national et plus personne ne se souvient de rien. Aucun agent de la PAF ne l’a identifié à un quelconque point de passage-frontières. Evaporé, l’homme de tous les secrets! Avec peut-être Un dernier coup de pouce d’hommes très proches de Claude Guéant. « La France avait tout intérêt à désamorcer la bombe, tout en bombant du torse » ironise un policier qui en a vu d’autres. Sarko y est allé de sa déclaration. Saleh a disparu, sans doute bénéficiant d’une aide semi-officielle. Et le tour a été joué. hop! l’homme aux milles secrets s’est envolé! Envolé, le mot convient sans doute, mais pas à bord d’un avion de ligne… Parfois dans l’urgence, Un Jet privé qui part du Bourget en pleine nuit, sans qu’aucun contrôle ne soit opéré, ni un mot prononcé par l’équipage et avec un plan de vol déposé au dernier moment, ça aide… Et c’est parfaitement légal…
Frédéric Helbert