Syrie, Liban: Les gosses de la guerre. L’album de l’enfance massacrée. Diaporama
Publié le 21/12/2012 à 06h11 | désastre humanitaire, enfance massacrée, enfants de la guerre, Liban, portraits, syrie | 1 commentaire
Premières victimes de la guerre: les enfants, les plus fragiles, les plus vulnérables, les plus touchés, ceux qui souffrent parfois sans comprendre, ou comprennent trop vite…
Peut-importe leur religion, leur provenance, l’engagement ou non de leurs parents dans le conflit, les enfants de la guerre en sont les premières victimes. Ils grandissent trop vite, submergés par l’horreur. Et souffrent le plus souvent sans savoir pourquoi. Ceux qui comprennent disent parfois qu’ils ne veulent pas devenir grands, parce que les grands ne savent que faire la guerre. Atteints dans leur chair, leurs coeurs, touchés par les armes,les bombes, les mines, la malnutrition, victimes de blessures invisibles qui lézardent leurs coeurs et leurs esprits, ayant pour certains perdus un père, une mère, toute une famille, ils sont les victimes majeures de la guerre, de toutes les guerres. Et les enfants de toutes les guerres sont les mêmes, subissant le même calvaire….
Tous ceux rencontrés à la frontière syrienne, au Liban,dans des abris de misère ou ils sont réfugiés, n’ont pas échappé à l’enfer, qui reste gravé dans leurs mémoires à jamais. Certains ne parlent plus, ne savent plus sourire, ni rire. D’autres sont malades, estropiés à vie, emmurés dans le silence. Leurs grands regards noirs cernés parlent pour eux. Souvent on les voit un jour, le lendemain ils ont disparu. Ils ont marché parfois des heures, sous les bombes, à travers les mines venus juste se faire soigner avec leurs parents, essentiellement les mères, avant de repartir vers la Syrie! Parce que c’est leur pays. Parce que leurs familles sont là-bas. Parce qu’ils ne veulent pas survivre, au Liban, dans un monde si peu accueillant pour les réfugiés.
L’album de l’enfance massacrée.

fillette bouleversée d’avoir reçu un sac de bonbons

en danger de mort, dans un dispensaire, ou l’électricité a sauté, ou le générateur ne marche plus….

sauvée de justesse, avec « des bouts de ficelles »….

no comment.

» ce gamin avait l’épaule démise. je l’ai remise en place dit un médecin. On est devenus copains, mais regardez ces yeux. Il a le sommeil transpercé par les cauchemars »

Un nourrisson suspendu entre la vie et la mort

La douleur à l’état brut. la souffrance et la terreur pour ce bébé qui hurle, et rien, rien pour le soigner…

Petite réfugiée accrochée à sa mère de « substitution », encore terrorisée par le bombardement qui a décimé sa famille….

A Tripoli, livré à lui-même, dans un monde de haines….

Survivre…

Malade… si seul…

treve des combats. un bol d’air pour un grand-frère devenu par la force des choses, un « père » pour sa petite soeur….

Le regard….

no comment

rescapé d’un attentat, sorti des ruines, blessé, marqué par la souffrance, la peur, et l’incompréhension

vivre dans l’ombre, comme des ombres….

Tuer le temps….

Entre la mort et la vie….

Tout l’amour d’un père qui prie pour que sa fille survive….

L’amour d’une mère…. une main qui voudrait apaiser la douleur….

Jouer sur un tas d’immondices….

Il ne marchera, ne parlera jamais. a Homs, panne d’électricité dans l’hôpital ou sa mère accouchait. Aucun suivi médical aujourd’hui…

vivre sous une bâche trouée, et s’en amuser malgré tout….

ces deux là veulent sourire, malgré tout…

Elle attend son tour depuis des heures, rongée par la fièvre. Jamais un sourire, et un regard qui interpelle un monde indifférent.

la vie d’un nourrisson qui ne tient qu’à un fil et un dispositif d’urgence fait avec les moyens du bord….

Celui-là devrait être dans une chambre totalement stérile….

Alors que l’hiver avance à grand pas, la maladie attrape par centaines dans ses filets les plus vulnérables, les bébés…

le même regard interrogateur que les plus grands….

le cathéter de la survie…. Une denrée rare dans un dispensaire ou tout manque….
- Toujours enfermée dans « son » monde, loin de la vie….

pas un jouet, pour tromper l’ennui des journées mornes qui toutes se ressemblent…

Celui-ci est adolescent, alors il sert aussi d’infirmier de secours pour l’opération ou on lui retire des broches… sous anesthésie locale!

Un plâtre posé à la « va vite »…

Douleurs muettes….

le terrible regard, perdu dans un océan de souvenirs, de malheurs
Ces images ont été prises à 4 heures de Paris, 70km de Beyrouth.Mais les victimes civiles de la guerre déplacées, réfugiées, enfants, femmes, vieillard le plus souvent sont presque totalement livrées à elle même… Ou soutenues pour l’essentiel par des bénévoles héroïques qui oeuvrent dans un dénuement invraisemblable et n’en peuvent plus de lancer des cris d’alarmes et de révolte, des appels aux représentants de la communauté internationale. Ou d’un gouvernement, libanais tous sourds et aveugles.
Récit, Photos, légendes: Frédéric Helbert