Liban. L’origine et les cicatrices de la bataille de Tripoli. Récit. Diaporama.
Publié le 11/12/2012 à 02h05 | la guerre de Syrie importée, Liban, Tripoli | Écrire un commentaire
A Tripoli, l’importation au Liban de la guerre de Syrie.
Le 14ème épisode guerrier de l’année à Tripoli a pris fin, après une médiation réunissant le gouvernement hezbollah, tous les chefs politiques, religieux, militaires et autres… Une bataille intimement liée au conflit en Syrie, puisque c’est à la suite d’une embuscade tendue à 21 jeunes partis en Syrie, dont la rumeur dit fortement qu’ils étaient jihadistes. Peut-être vrai, encore que il faille le prouver. La jeunesse de certains dont on dit aussi qu’ils sont partis par leurs moyens propres et sans armes, indiquerait plutôt le contraire. Reste que comme un nombre inconnu de libanais, pour des causes diverses, ils sont partis se battre contre ou la régime de Bachar el-Assad, (comme d’autres sont partis en revanche pour soutenir l’armée et le régime syriens). Le combat de ce groupe fut de courte durée. Une seule bataille et la mort au bout, à peine la frontière franchie. Une « balance » les avait donnés. L’armée savait ou les attendre sur le chemin d’Homs. Embuscade au cours de laquelle ils ont tous péri, (full story suivra)… La nouvelle de leur mort et du traitement infligé à leurs cadavres a franchi très vite la frontière en sens inverse. Annoncée même sur une télévision syrienne. Avec des images dures à la clé. Du côté sunnite, l’explosion a été immédiate. Oui, nous avons tiré les premiers » confie sans détour un responsable.C’était une offensive incontrôlée… Mais la réplique venue de Jabal Mosen, des hauteurs de la ville, a été rapide et implacable, à coups de mortiers et de RPG, ( qui n’avaient pas été utilisés depuis 2008). Les combats ont éclaté et duré pendant 8 jours à Tripoli. Ils ont atteint un tel niveau de violence que le gouvernement Mikati, sous la férule du Hezbollah a réuni tous les chefs concernés, pour aboutir à une trêve et permettre un déploiement de l’armée libanaise. « Le bain de sang guettait, et la menace d’implosion du pays devait être écartée » confesse un ministre… Car certains obus commençaient à tomber sur des zones non impliquées jusque-là dans la spirale de haine. La contagion guettait.
L’été dernier déjà « la petite Syrie » comme certains la nomment ici avait connu une similaire explosion de violence. Le Liban, qu’on le veuille ou non, est au coeur du chaudron. Après le déploiement de l’armée, je me suis rendu à Tripoli, d’abord du côté sunnite dans quartier de Bab al-tabbaneh. Court, trop court reportage, mais édifiant. Demain retour à Tripoli avec une incursion chez les alaouites de Jabal Mosen, partisans convaincus de Bachar-el-Assad.
En attendant, porte-folio, sur les cicatrices laissées par les obus de mortiers, les RPG, utilisés par les alaouites dans la bataille, avant que l’armée ne s’interpose, et ne place ses forces dans les deux camps… Pour combien de temps? A Tripoli, un point de vue partagé par tous: la bataille reprendra bientôt…
La nuit tombe. Il faut partir mais vous reviendrez bientôt professe un vieux civil désabusé. Tout le monde se prépare déjà à la 15ème bataille de Tripoli, et les esprits s’échauffent car 3 des corps du groupe des 21 ont été rendus seulement par les autorités syriennes. Les autres, attendent toujours une digne sépulture.
Reportage à Tripoli: Photos, légendes: Frédéric Helbert.
Full story à venir avec un passage à suivre du coté de Jabal-Mosen, et des alaouites, partisans inconditionnels de Bachar el-Assad.