Liban. Le scandale humanitaire, médical pour les réfugiés syriens. Un médecin dénonce. Document
Publié le 06/11/2012 à 14h55 | enfants de la guerre, Liban, Manque de matériels, médicaments, nourriture, Réfugiés, scandale humanitaire, syrie | Écrire un commentaire
Au Liban, le sacerdoce d’un médecin qui soigne tant qu’il peut, avec si peu… Et interroge: « Ou est l’Occident? Ou est la France, patrie des droits de l’homme et de l’humanitaire? »
C’est un document: le témoignage à coeur ouvert livré –face caméra-par un chirurgien qui dit sa lassitude, son indignation face aux mensonges de la diplomatie occidentale. Ce médecin est un des volontaires qui travaille 12h par jour, 7 jours sur 7, dans un dispensaire au Liban, ou défilent, femmes, enfants, adolescents, vieillards pour l’essentiel. Tous syriens, une immense majorité de civils, ballotés et martyrisés par une guerre dont ils sont les premières victimes. Tous souffrant de maladies, blessures, traumatismes, liés directement à la guerre où non, qui nécessiteraient le plus souvent des interventions lourdes en milieu hospitalier, un suivi sur le long terme. Mais le médecin qui nous parle, sans dévoiler son visage (sa famille est toujours en Syrie) raconte des conditions de travail ubuesques. Et dénonce un scandale Humanitaire, Médical, Sanitaire. Les promesses, les assurances de la diplomatie occidentale, (notamment réitérées par le président de la république, François Hollande)? « Du vent! » répond celui qui s’est auto-surnommé avec ironie le « docteur Black ».
Ce médecin est un homme de bonne volonté, qui exerce dans des conditions lamentables. Pas de matériel, Pas de médicaments, Pas de moyens, d’argent, de la médecine d’urgence et de guerre parfois pratiquée à la chaine (plus de 60 patients par jour), dans la plus grande précarité . Chirurgien orthopédique réputé, qui fait tout, « le docteur black » a exercé en France. Il a aussi opéré en Syrie sous les bombes. Si je voulais dit-il je pourrais m’exiler aux Etats-Unis et gagner 20 000 dollars par mois. Mais j’ai le devoir d’être là ». Les patients se succèdent. Parfois durement touchés, à bout. le toubib infiltre, anesthésie comme il peut (localement) opère, recoud, ouvre, referme, traite toutes les pathologies, réconforte… De la chirurgie de guerre souvent alors que nous sommes loin du front …
« Près de 100 000 réfugiés syriens s’entassent désormais au Liban. On soigne mieux les animaux en Occident que les réfugiés ici affirme le médeçin. « Le plus dur dit-il, c’est les enfants« . Leurs souffrances si difficiles à calmer sont insupportables pour les bénévoles qui disent faire ce qu’ils peuvent, comme ils peuvent, avec ce qu’ils ont, c’est à dire rien ou si peu! « Et le plus scandaleux, c’est d’entendre les formules ronflantes des politiques occidentaux qui répètent à l’envie la mobilisation de la communauté internationale, mais ne sont pas foutus d’envoyer ne serait-ce qu’un avion de médicaments ».
Le « docteur Black » – formidable d’humanité, et de professionnalisme, sachant apaiser les douleurs, mais aussi les craintes, les angoisses des patients- maniant l’humour et la dérision sans cesse pour éviter les larmes, ne cesse de le marteler: « Nous Monsieur , on a rien vu. On attend toujours, on a rien vu venir et rien ne vient. La situation empire chaque jour ».
Interview-Document
Récit, ITW TV au Liban: Frédéric Helbert.
Avec à Paris, Olivier Flaisler