Israël vs Iran: Le drone de la Guerre Psychologique! Nouvel épisode. Enquête.
Publié le 30/10/2012 à 20h05 | des images secrètes filmées?, drone, guerre psychologique, iran, Israel, USA | 2 commentaires
Israël vs Iran: L’impitoyable univers de la guerre psychologique, une arme hors catégorie. Nouvel épisode avec le drone de la discorde. A-t-il filmé des bases secrètes? Full story.
Cette fois ce sont les iraniens qui sont à la relance. Téhéran -sans rien montrer- affirme posséder des clichés de bases secrètes, zones militaires interdites, et manoeuvres (traditionnelles ) conjointes israélo-américianes prises par un drone lancé du Liban par le Hezbollah et abattu par un F16 de la chasse israélienne. C’est un parlementaire iranien chef de la commission de la Défense qui l’affirme, -sans rien monter-
Résumé des épisodes précédents
Le drone est lancé le mois dernier, par le Hezbollah, qui le clame haut et fort. Un engin reproduit selon Hassan Nasrallah, le chef du mouvement religieux, politique et militaire chiite libanais à partir d’éléments et de plans fournis par l’allié stratégique Téhéran, avant de décoller du Liban-Sud, ni vu, ni connu, au nez et à la barbe des hommes de la FINUL n’ayant rien détecté dans une vaste zone où le Hezbollah concentre son arsenal militaire secret.
L’Iran fournit ensuite l’appui-feu dans la guerre psychologique (cf enquêtes précédentes) allant jusqu’à dire que le fameux drone de la discorde n’est rien moins qu’une réplique du drone de l’US Army RQ170, « sentinel » qui s’était abîmé en territoire perse en 2011. Et dont les experts du spatial et de la balistique de l’armée iranienne s’étaient vantés d’avoir réussi à « craquer » les codes secrets, la data-base, les logiciels ultra-sophistiqués du drone, avant de se l’approprier, le repeindre , le remettre en fonction, et même de réussir à le cloner pour lancer une nouvelle génération de drone « made In Iran ». Impossible avaient alors rétorqué les américains sûrs de leur supériorité totale dans cette technologie, et de la protection de leurs systèmes. Reste que curieusement, le système d’auto-destruction du drone n’avait pas été actionné, ou fonctionné…
Selon des informations que personne ne conteste, Le drone du Hezbollah pro-iranien a pénétré en profondeur l’espace aérien israélien, en venant de la mer: puis en passant au dessus de la bande deGaza: 50 kilomètres de survol avant d’être détruit par unF16, qui avait dû s’y reprendre à deux fois, lâchant deux missiles « panther » pour détruire l’engin ennemi. Alors qu’il s’approchait dangereusement des installations nucléaires stratégiques de Dimona situées en plein désert du Negev. Installations construites à l’époque avec l’aide du gouvernement français, et de ses ingénieurs spécialisés. Le drone n’était qu’à une trentaine de kilomètres de Dimona lorsque le F16, lancé aux trousses d’un engin volant à faible vitesse, l’a détruit en plein vol.
Bataille d’Hernani
C’est alors que débute un concert d’affirmations, de négations, de dénégations contradictoires venant de toutes parts.
Téhéran et le Hezbollah se targuent d’avoir trompé les systèmes de détection électroniques (ou visuels) de l’IDF (Israelian Defense Force). Ce que dément aussi sec l’état-major de Tsahal, indiquant qu’il a « contrôlé » le survol du drone, attendu qu’il soit au dessus d’une zone inhabitée dans la région du Negev, pour le détruire, puis récupérer les débris, les analyser, et déterminer le degré exact de technologie de l’engin. Une affaire prise très au sérieux puisque la zone de recherches de débris est décrétée zone militaire interdite. Qu’une unité spéciale Search and rescue, l’unité d’élite 699, est envoyée sur les lieux, et que l’état hébreu use d’une mesure légale en Israël, mais rarement mise en vigueur, une mesure permettant lorsque les appareils politiques ou militaires jugent que les intérêts vitaux du pays sont en jeux d’imposer la censure aux médias arrivés en masse. Les images de la collecte des débris prises avaient ainsi du être « floutées » par les télé israéliennes.
- Capture d’écran channel 10
Politiques, militaires, scientifiques des deux bords: La bataille médiatique fait rage
Les israéliens après analyses lâchent leur diagnostic: Le drone abattu était un engin de fabrication rudimentaire, et ne pouvait en aucun cas disposer d’un système embarqué permettant de prendre des images et de les transmettre en temps réel à un poste de contrôle basé en Iran. Mais eux non plus ne présentent aucun élément public permettant de « clouter » leurs infos. Après une pause donc, la bataille a repris de plus belle. Kovsari, le parlementaire iranien relançant le débat de manière fracassante, puisqu’il assure que le drone a pu capter des images ultra-sensibles et les retransmettre en temps réel à Téhéran qui les possède désormais… Sans pour autant rien dévoiler de concret…
La surenchère d’un redoutable Ministre de la défense iranien
L’affirmation choc de Téhéran en succède à une autre. Téhéran avait annoncé dimanche dernier par la voix de son ministre de la Défense, Ahmad Vahidi, nommé en 2009 par le président Ahmadinejad, avoir mis au point de nouveaux drones d’une technologie encore plus avancée que celui détruit dans les airs israéliens! Ahmed Vahidi n’est pas n’importe qui dans l’appareil iranien. Il fut autrefois commandant des très redoutés « gardiens de la révolution », et à ce titre est depuis recherché par les israéliens pour sa participation présumée à l’attentat en Argentine contre le centre de la communauté juive. 85 morts en 1984. L’iran a toujours nié son implication, mais Interpol a émis une « fiche rouge » à l’égard du Ministre Vahidi, toujours valide. Il fait partie de la liste des »Most Wanted » de l’organisation.
- La fiche rouge d’Ahmad Vahidi à Interpol
Pour Israël, officiellement, « les vantardises de L’Iran sont du vent ».
- En Israël, Le tout a été balayé en bloc par le général de réserve Asaf Agmon, ancien pilote de chasse et commandant de base aérienne. Directeur du centre d’études spatiales stratégiques Fisher (du nom des généreux donateurs) . Un centre privé mais étroitement lié à l’armée de l’air israélienne. « Non dit-il, l’Iran ne peut pas avoir développé un programme de reproduction du fameux drone US « Sentinel », (d’observation et de combat), récupéré par les iraniens « . Aucun rapport possible assure t-il entre ce que les données recueillies à partir des débris du drone abattu, et la technologie que possèdent les iraniens selon les services de renseignement militaires israéliens. Le général Agmon, ancien pilote de chasse, s’est montré catégorique. » Le drone n’avait aucun moyen de capter et d’envoyer en direct des images. L’Iran n’a pu recueillir la moindre information stratégique, pas la moindre, ils n’ont rien « . Le militaire a précisé au passage que selon les expertises entreprises, le drone serait issu de technologies vieillottes datant des années 80. Pour enfoncer le clou, il a précisé que les iraniens avaient juste été capables de programmer la trajectoire de vol du drone (Le Liban, la bande de gaza, puis Israël) avec un logiciel interne, mais que l’engin n’avait pu être piloté à distance par un centre « command and control ».
L’affaire en est maintenant là, dans une incroyable partie de « poker-menteur », et de guerre psychologique, dont on attend le prochain épisode. La diffusion par les iraniens, s’ils en ont vraiment, d’images ultra-sensibles, (le drone s’était notamment approché des installations nucléaires de Dimona) serait un « séisme ». Encore faudrait-il que ces images existent bien. Adepte effréné du culte du secret, le Hezbollah, qui en lançant le drone, a servi de « messager » dans la partie de bras de fer opposant Israël à l’Iran n’a pour l’heure fait aucun commentaire sur le dernier rebondissement d’un incroyable feuilleton politico-militaire. Sur fond de menace persistante d’une guerre que pourrait lancer Israël, contre l’Iran soupçonné de vouloir fabriquer « sa » bombe atomique. Une guerre qui embraserait toute la région ont promis les iraniens si elle survenait. Cette affirmation-là n’est contredite par personne….
Frédéric Helbert, à Beyrouth.