Israël vs Iran: le drone du Hezbollah a-t-il filmé des manœuvres et sites secret-défense? Révélations.
Publié le 14/10/2012 à 12h45 | drone, Hezbollaz, iran, Israel, Liban, Nasrallah, USA | 4 commentaires
Le feuilleton continue: Le drone « made in Iran », lancé par le Hezbollah ,ayant survolé Israël, était un engin sophistiqué qui a pu survoler des sites sensibles avant d’être détruit.
L’aveu vient de sources proches du renseignement militaire israélien. Contrairement à ce qu’il a été prétendu jusqu’alors en Israël, le drone dont le chef du Hezbollah vantait les mérites sur la propre télévision de son mouvement « Al Manar », était effectivement un modèle de dernière génération, disposant de capacités d’espionnage exceptionnel, et a pu enregistrer et peut-être transmettre en temps réels les images de manoeuvres conjointes et secrètes des armées israéliennes et américaines dans la région du Neguev. Pire, selon un officiel israélien, le drone a sans doute pu filmer des installations sensibles, des sites de missiles balistiques, des nouvelles bases aériennes, et les installations nucléaires stratégiques de Dimona, situées à moins d’une trentaine de kilomètres du point ou le drone a été abattu! Venu de la Méditerranée, le drone a franchi plus de 50km en territoire israélien. Des recherches de tous débris possibles non encore récupérés sont en cours dans la région.
Une frappe aérienne, multitude de questions
» C’est peut-être le scénario du pire qui s’est finalement joué » dit aujourd’hui à Tel-Aviv un membre du Ministère de la Défense israélien. Ce même ministère qui officiellement avait estimé qu’Hassan Nasrallah, fanfaronnait, et que le drone abattu par la chasse israélienne était un vieux modèle ne représentant aucune menace en termes d’espionnages militaire. Au Liban, un logisticien du Hezbollah assure: » Notre chef sait ce u’il dit lorsqu’il évoque une opération militaire du mouvement. Il a la meilleure connaissance de toute la puissance de l’arsenal du Hezbollah. C’st un chef religieux, politique, mais aussi militaire « .
Les israéliens craignent maintenant que l’Iran n’ait fourni au Hezbollah le dernier modèle de drone ultra-sophistiqué, le Shahid (Shaeed) 129, rebaptisé « Ayoub » lancé à partir du Liban, par les hommes du mouvement chiite et des techniciens iraniens du corps des gardiens de la révolution ayant déjoué, les systèmes des radars de détection, et le système du dôme anti-missiles tant vanté par Israël pour rassurer sa population en cas de guerre.
L’incroyable histoire du « Shahid 129 » copie conforme du drone US « SentinelRQ170 »
Pour bien comprendre ce qui s’est peut-être joué, il faut revenir en arrière dans le temps. Le mois dernier, l’Iran dévoilait en grande pompe, sa dernière « réalisation » en matière de drone. Une copie selon les iraniens d’un des appareils américain le RQ170, « Sentinel », dont les américains avaient perdu le contrôle un an auparavant alors qu’il survolait le territoire iranien et qu’il s’était « crashé », mais sans subir d’importants dommages, et sans que son système d’auto-destruction n’ait fonctionné…
La République islamique avait plus tard affirmé avoir été capable de déverrouiller tous les systèmes de protection et les codages, de recueillir les données du coeur informatique de l’engin. Puis après l’avoir étudié longuement, de le « remettre en route », de se l’approprier, voire affirme l’Iran d’en reproduire une « copie » avec les mêmes moyens opérationnels et les mêmes systèmes internes. » Faux, impossible propagande » avait alors assuré le Pentagone. L’Iran avait répliqué aussitôt par la voix du redoutable général Hajizadeh, l’homme qui tient d’une poigne de fer le commandement spécial de l’état-Major Missiles/espace. Le général avait alors livré des éléments que seuls la data-base du drone avait pu fournir. Il avait tranquillement expliqué que le drone se trouvait en Californie en 2010, qu’il avait ensuite été envoyé en Afghanistan, et qu’il avait notamment survolé le « compound » de ben Laden au Pakistan avant le raid lancé contre le chef d’al Qaida en novembre 2011. Autant d’informations qu’il eut été impossible de connaitre, si les iraniens n’avaient pas effectivement » cassé » l’encodage et le cryptages des données du drone RQ170.
Très embarrassée, la Maison-Blanche s’était alors refusée à tout commentaire. De leur coté sous la férule du redoutable général Hajizadeh, (l’homme qui menace en cas de guerre avec Istaêl d’embrasser toute la région et de frapper toutes les bases US situées dans des pays voisins de l’Iran), les ingénieurs iraniens, bénéficiant d’une aide chinoise et russe avaient reproduit un modèle de drone ultra-sophistiqué, semblable en sa forme d’aile volante, en ses capacités, et son fonctionnement au drone RQ170 (capacités de reconnaissance et de combat, emport de missiles, portée 1000 à 2000 km, autonomie 24 heures de vol) et ainsi construit le Shaid 129. (photo à gauche)
Dans son intervention télévisuelle, Hassan Nasrallah avait parlé d’un drone de « fabrication iranienne« , (détail stratégique et politique crucial) qui aurait filmé, recueilli des informations stratégiques. La télévision du mouvement « Al manar » a réalisé une simulation visuelle du parcours du drone jusqu’à ce qu’il soit abattu.
Guerre des mots et des images
Après une semaine d’affirmations, de dénégations des uns et des autres, des officiels et des experts attachés au Ministère de la Défense Israélien ont parlé et révélé leurs vraies craintes, difficiles à mesurer, puisque d’intenses recherches sont encore menées sur la zone ou sont tombés les débris du drone après qu’unF16 ait du s’y reprendre à deux fois et lâcher 2 missiles pour le faire exploser en plein vol. Les israéliens ont reconnu qu’un premier missile » panther » avait manqué sa cible. Le drone est parti du Liban-sud, ou la FINUL, n’a rien remarqué selon l’un de ses portes-paroles. Quant au fait qu’il ait ensuite déjoué la détection radar côtière, et ait été oubliée par le système de « Dôme anti-missiles », l’état-major de Tsahal a expliqué initialement qu’il avait volontairement laissé le drone rentrer dans son espace aérien, contrôlé son survol, pour le détruire ensuite. Et recueillir un maximum de données quant à ce que les iraniens ont été vraiment capables de faire. Explication qui laisse sceptique nombre d’experts: Et si le drone avait été armé questionnent-ils et non équipé de seuls systèmes de repérage photographique ou vidéo, que se serait-il passé? Les israéliens ont-ils par ailleurs mésestimé ce que le rouleau compresseur de la propagande ferait de cette réalité: Un drone ennemi perçant les airs israéliens jusqu’à s’enfoncer des dizaines de kilomètres en profondeur, en toute « tranquillité »….?
Dans l’autre camp on savoure, la télévision « al Manar » a réalisée et diffusée une simulation du vol supposé dans son intégralité du missile lancé par le Hezbollah, sans pour autant prendre pour modèle dans sa simulation 3D la forme exacte du drone, sans non plus diffuser d’éventuelles images qu’il aurait capté, et qui seraient la preuve de la prouesse technique totale réalisée par les iraniens.Commentaire néanmoins d’un lieutenant de Hassan Nasrallah » Nous ne mentons jamais sur nos capacités militaires et leur possible impact insiste un haut-officier du Hezbollah. Et nos amis iraniens qui disposent d’un incroyable arsenal non plus. Souvenez-vous: en 2006, lors de la dernière guerre d’Israël menée au Liban, des chasseurs-bombardiers de Tsahal avaient largué 23 tonnes de bombes sur le prétendu bunker de Nasrallah et affirmé qu’il avait été grièvement blessé. Une demi-heure plus tard, le sheihk notre chef, était réapparu à la télévision, en parfaite forme, et avait dit « regardez vers la mer, vous allez voir notre riposte et une surprise« . Personne n’avait compris, n’y avait cru. Tout le monde avait cru à une fanfaronnade. Et pourtant, nous (les journalistes alors présents sur place )ainsi que nombre d’habitants de Beyrouth avions vu éberlués, un missile parti du Liban, et qui avait atteint au large un l’arrière d’un navire de guerre israélien.
La colère et les interrogations d’un député membre de la commission de Défense de la Knesset (Parlement israélien)
Aujourd’hui, l’idée que les libanais du Hezbollah, en accord parfait, avec leur sponsors, partenaires, fournisseurs iraniens, ait pu lancer un drone, réplique parfaitement opérationnelle d’un drone US de dernière génération, et tromper aussi aisément les systèmes de détections radars israéliens, donnent des sueurs froides à l’était-Major de Tsahal et de nombre de politiques issus des rangs de l’armée israéliennes. Même si la prudence règne encore publiquement. le débat a néanmoins été ouvert par le député de la Knesset, membre de la commission des Affaires Etrangères, Michael Ben Ari: « Cet incident est clairement un échec sécuritaire pour Israël. Il serait temps qu’Israel arrête de transformer des échecs en succès comme le font les porte-paroles des armées égyptiennes ou syriennes. Il faut qu’on nous explique comment un drone ennemi peut franchir les frontières du pays sans qu’il n’ y ait d’alarmes, sans qu’on ne l’abatte immédiatement, et pourquoi on le laisse pénétrer si profondément en territoire israélien (56km) avant qu’il soit détruit « . Sans compter que l’armée ne s’étend guère sur le fait que le F16 chargé de « traiter » la cible ait du s’y reprendre à deux fois, lâchant deux missiles « panther » de dernière génération.
Sur le terrain, des unité spécialisées poursuivent leurs recherches, traquant le moindre débris du drone pulvérisé alors qu’il survolait l’espace aérien de l’état hébreu, afin de déterminer exactement quel était le degré de technologie avancée de cet avion sans pilote. Le Hezbollah estime quant à lui avoir marqué un point important dans une guerre qui elles déjà déclenchée depuis longtemps entre Israël et L’Iran et ses alliés : la guerre psychologique…
Frédéric Helbert