Cellule Srasbourg-Cannes-Torcy: Le « super-réseau » démantelé: Un coup politique?
Publié le 09/10/2012 à 04h39 | anti-terrorisme, coup politique?, Jeremy Sydney | Écrire un commentaire
Questions embarrassantes sur le démantèlement précipité d’une cellule radicale islamiste…
C’est un magistrat, qui a démantelé du réseau, qui commence à s’interroger sérieusement. Car selon les informations circulant dans le petit milieu du contre-terrorisme, le dossier des « islamistes radicaux » présumés est toujours aussi mince plus de 3 jours après les premières interpellations, dont la plus importante s’est soldée par la mort du suspect n°1, semble bien maigre aux rayons éléments à charge et preuves que ces hommes-là allaient passer à l’action…
Un peu de littérature islamiste, un numéro du magazine Inspire (publication signée al Qaida), des testaments, une liste d’organisations juges, (qui ne devient pas par magie une liste de cibles), 24000 euros en cash, des munitions ont été saisies, et des ordinateurs que les expertes s’efforcent de faire parler… C’est tout ce qui a été saisi… des plans? non! des repérages? pas plus… Des armes, des bombes, des cibles précises? Non plus… Mais la vidéo d’un clip revendicatif, ou Jeremy Louis-Sidney joue une singulière partition de rappeur du Jihad..
Et pourtant, les déclarations fracassantes des politiques du gouvernement laissent encore à penser que c’est un réseau constitué de la terreur, prêt à passer à l’acte, qui a été neutralisé.
« Malheureusement dit un policier, la « jurisprudence Merah », contre-productive pour une bonne conduite du système anti-terroriste français, a encore joué. Il fallait attendre, faire une enquête de renseignement en profondeur, ouvrir une information judiciaire, donner les pleins pouvoirs à un ou des juges d’instruction, sonoriser des lieux de réunion. A-t-on paniqué suite à une écoute téléphonique plus inquiétante que d’autres? Ou bien sont-ce les ‘effets pervers de l’affaire Merah qui jouent à plein. Des effets constaté depuis que cette affaire totalement atypique a montré qu’en laissant « la laisse large » à Merah on s’est planté. Alors aujourd’hui on tape systématiquement préventivement mais souvent trop tôt » cf. post « les effets pervers de l’affaire Merah, et merah devenu un exemple dans les cités
A termes, selon des experts qui ont les mains dans le cambouis, et bossent sans cesse sur les dossiers, on va saboter les règles, et les principes actifs qui ont fait le succès de la lutte anti-terroriste française mis en place depuis 1986: « Casser un réseau tout en faisant tenir le dossier suppose une prise de risque calculé dit un juge qui sait de quoi il parle: « Nous avons travaillé des mois sur le réseau des filières tchétchénnes, On les surveillait comme le lait sur le feu. Quand on cassé le réseau, une décision des juges Bruguière et Ricard, on est tombé sur des plans, des repérages (magasins Tati, siège de la DST, ambassade de Russie, Tour Effeil… On a trouvé pour la première fois des produits chimiques qui devaient servir à fabriquer des bombes particulières, on avait tout! »… Sur le réseau Beghal, qui voulait faire exploser l’ambassade des Etats-Unis à Paris au camion piégé, sur ordre de ben Laden, nous avons préservé le secret de l’arrestation de Beghal aux Emirats-Arabes-Unis pendant deux mois, alors que la ST surveillait un appartement sonorisé en banlieue parisienne ou la partie française du réseau travaillait…
Aujourd’hui, l’affaire Merah semble avoir tout déglingué. L’affaire de la « cellule Sidney », c’est deux semaines d’enquête, pas plus, après le jet d’une grande à plâtre, de faible puissance dans une boucherie juive à Trappes, geste éminemment condamnable, mais caractérisé comme pure agression antisémite, avant que la police scientifique détermine qu’une trace ADN amenait jusqu’à Jeremy-Louis Sydney, qui s’était auto-radicalisé et commençait à réunir une cellule autour de lui.
On a agi en urgence, comme si ces hommes là, allaient faire exploser un métro ou synagogue bondée… Non seulement la jurisprudence Merah a joué en termes techniques mais aussi politiques!
Le rôle ambigu du politique dans l’affaire
« Il a été constant et permanent souligne un député de la majorité, bon connaisseur des affaires de sécurité. Tout ce que la gauche avait reproché vertement à Sarkozy et à son gouvernement, elle l’a fait à sa manière dans cette affaire. Dès que le dossier a atterri sur le bureau du Parquet anti-terroriste de Paris, (section A8), une information judiciaire aurait du immédiatement être ouverte. Et le dossier confié aux juges de la galerie Saint-Eloi. Or, il n’en a rien été! Les juges ont été écarté d’emblée d’un dossier qu’ils vont pourtant récupérer à la fin des gardes à vues. Cela a été rien moins que la continuation de la politique Sarkozy. En ne donnant aucune instruction, au contraire, au Parquet, pour qu’il ouvre une information judiciaire, le pouvoir a voulu garder la main sur le dossier, et le gérer d’un bout à l’autre. Enquête, timing, déclenchement d’une opération, communication, médiatisation, tout est resté sous le contrôle du gouvernement…
« Lorsqu’un gouvernement veut tout gérer, il bafoue la séparation des pouvoirs. S’il l’a fait c’est à dessein, et peut-être pour faire un coup politique sécuritaire, mettant en avant un Ministre populaire (Manuel Walls) et pour opposer un contre-feu aux affaires économiques, sociales, ainsi qu’aux problèmes internes dans la Police (Bac Marseille, corruption encore à Lyon)… Mais instrumentaliser une affaire de terros, c’est dangereux, c’est jouer avec le feu. Et répondre à toutes les invitations médiatiques, alors que les gardes à vues et recherches diverses ont en cours, c’est assurer le service après-vente en termes de com. Ca, c’est de la politique politicienne… D’un coté, on a affolé la communauté juive, de l’autre on a exaspéré un nombre indéterminé de membres de la communauté musulmane, qui ont toujours l’impression d’être moins bien traités que ne le sont les représentant d’association juives.
Une opération techniquement ratée?
La question reste posée. » Personne ne fustigera les hommes de la brigade d’intervention spéciale de la BRI de Strasbourg. Mais les tauliers et les membres des unités d’élite le savent. La BRI (l’anti-gang experte en opération saute dessus de gangsters, y est allé avec ses moyens. La porte de l’appartement de Jeremy Louis Sidney a été défoncée au traditionnel « bélier ». Rien de mieux pour réveiller ou prévenir (ou les deux) un homme radicalisé et qui n’avait pas l’intention de se rendre sans résister. Que s’est-il passé exactement? Le mystère demeure. La version officielle dit que l’homme a vidé le barillet sur les « policiers interpellateurs » et touché l’un d’eux, sauvé par son gillet pare-balles… Mais alors quand exactement ont riposté les hommes de la BRI? Combien de balles on-ils tirés. Qui les a tirées? Les policiers étaient-ils encore en état de légitime défense lorsqu’ils ont tué le suspect n°1? Y-a-t-il eu cette maitrise du feu que l’on enseigne aux unités d’élite? Une enquête a t-elle été ouverte comme la règle le veut à chaque fois que les policiers font usage de leurs armes? Que dit l’autopsie normalement pratiquée sur le cadavre du suspect n°1?
Ces interrogations sont purement techniques, nais elles mettent en lumière une faillite évidente: Un suspect mort ne parle pas. Et les confidences de Jeremy-Louis Sydney auraient été oh combien précieuses, comme celles d’un certain Mohammed Merah transformé en passoire par le RAID, dans des conditions restant pour le moins très floues… Pour les unité d’élites et elles le savent, une interpellation d’un homme à qui l’on a nombre de questions à poser, et qui n’y répondra jamais, parce qu’il est mort lors de l’intervention, c’est un échec. Peut-être la cherchait-il cette mort… Peut-être aurait-on pu l’éviter en organisant une opération en « milieu ouvert », en le maitrisant à la sorite de son domicile…C’est encore une fois la même question que celle posée lors de l’affaire Merah… Et arrêter tous les seconds couteaux sans problèmes, sans réussir à mettre la main sur le chef de la « cellule » vivant, est éminemment préjudiciable aux suites de l’enquête. » Si les principaux suspects finissent désormais truffés de plomb lorsqu’on tente de les intercepter, ça bousille une grande partie des enquêtes » souligne agacé un magistrat qui va devoir mener l’enquête judiciaire.
Les étranges étonnements du Pouvoir face à un soi-disant nouveau type de terroristes
Après Merah, Sidney… D’autres viendront. La guerre de Syrie est devenue un « booster » pour nombre de jeunes tentés de basculer dans l’activisme terroriste, où le Jihad. Mais les gouvernements changent, les réflexes politiques non! Les hommes du contre-terrorisme qui ont de la bouteille, sont restés « scotchés » et très dubitatifs devant les déclarations de membres du gouvernement ou de pseudo-experts. Sidney comme Mérah appartiendrait à un nouveau type de terroristes indétectables parce que ne portant pas de djellabas, une longe barbe et un couteau entre les dents… Or les faits sont là. Les hommes du contre-terrorisme français connaissent depuis des années ce type de terros, s’auto-radicalisant, ou allant chercher sur le net les secrets de leur formation opérationnelle.
Un ancien juge spécialisé s’étonne: « Bien avant 2001, nous les français, nous avons eu affaire sans doute au 1er terroriste du 3ème type. On avait reçu un tuyau de la CIA sur l’envoi en France d’un franco-algérien en France pour y monter des réseaux opérationnels. On l’a cueilli à la Gare du Nord en provenance de Londres. Il était rasé de près, portait un costume de marque. Il avait juste sur lui une forte somme d’argent, et une grille codée qu’on a jamais réussi à déchiffrer… Depuis des types s’étant auto-radicalisés, n’ayant pas de casier judiciaire, on en a tapé des dizaines et des dizaines. ».. Des gens parfaitement insérés en France. Avec des noms bien français. Le terrorisme endogène, il date de 1985: Les poseurs de bombes de la campagne d’attentats 85/86, les artificiers venaient de Beyrouth mai se reposaient sur un réseau logistique d’épiciers, de chauffeurs de taxis ou autres parfaitement intégrés, et dirigés par Ali Fouad Saleh qui a démontré la variétés de son vocabulaire en maniant dans un parfait français l’insulte et l’anathème « J’irai construire des chiottes sur la tombe de Mitterrand » a t-il un jour déclaré au magistrat-insructeur, l’intègre et remarquable Gilles Boullouque, dont les enquêtes dérangeant tellement tant à gauche qu’à droite, un exécutif de cohabitation, que des campagnes de presse indignes, et des brimades insensées de sa hiérarchie ont amené à une terrible issue: Se sentant bafoué dans son honneur, trahi, lâché, Il a fini par se tirer une un balle dans la bouche dans son appartement familial, avec l’arme de service qui lui avait été attribuées… Boullouque dans son enquête avait démontré que si les donneurs d’orde venaient de Téhéran, tout le réseau logistique était composé de gens habitant la capitale. Alors le terrorisme « endogène » ne date pas de la semaine dernière en France. En 1995, une nouvelle série d’attentats! Acteur essentiel de cette campagne terroriste: Khaled Kekhal, petit voyou, au cerveau lessivé en prison et qui deviendra un tueur et un poseur de bombes à la solde du GIA. Avant d’être repéré dans sa cavale et tué lors d’une fusillade par une équipe de l’EPIGN (escadron parachutiste d’intervention de la gendarmerie nationale. Kehlkal, petit voyou, pris en main en prison, qui en ressort, en bon « Islamiste radical », ne touchant plus à la drogue, ne faisant plus dans le gangstérisme, mais deveant en un rien de temps un tueur pro au service d’un Islam dévoyé, c’était il y a 17 ans! Donc pas vraiment une découverte….
De la Saga des anciens de Bosnie jusqu’à Zacarias moussaoui
Un an plus tard c’est le sanglant « road-movie » des islamos-braqueurs des fadas de la kalash, et d’un « Allah guerrier », comptant dans se rangs de bons « français de souche »: Lionel Dumont, et Christophe Caze, . la vocation opérationnelle de Dumont nait en Bosnie ou il combat dans la brigade des Moudjahidins étrangers de Zenica. Après plusieurs braquages mortels, Dumont et Caze sont mêlés à la tentative de faire exploser une voiture piégée devant le commissariat de Lille à la veille du G7. Attentat déjoué à la dernière minute… Dumont est aujourd’hui en prison après une cavale épique. Caze fut lui tué après l’assaut donné par le RAID contre la maison des jihadistes dont certains préféreront mourir brulés vifs plutôt que de se rendre…
A cette liste il faut ajouter Zacarias Moussaoui, dont les fréquentations salafistes à Montpellier iront jusqu’à le conduire après des passages dans des camps afghans d’entrainement aux Etas-Unis ou on il sera rareté en 2001, peu avant les attentats du 9/11, alors qu’il prenait des cours de pilotage d’avions de ligne sur des « flights simulators » de la Pan-Am…
Le 11 avril 2002, le français Nizar Anouar s’en va se faire exploser et pulvériser la synagogue de Djerba: 11 morts. et un complice démasqué après avoir longtemps pratiqué devant micros et caméras la Taqiya (le mensonge autorisé par la religion) et juré n’avoir rien vu venir, rien compris, alors que l’enquête va déterminer que c’est lui qui a fourni le téléphone satellite qui servira au kamikaze français de recevoir le top opérationnel.
D’autres réseaux, ou personnages solitaires depuis ont sans cesse, été pris en « flatg », alors qu’ils constituent des réseaux dans » les quartiers », comme disait Manuel wals, mais aussi en plein centre de certaines villes, Paris, Lyon, et puis Toulouse avec Mohammed Merah qui s’est auto-radicalisé, en fréquentant très tôt les « grands-frères » islamistes de son quartier, en faisant un tour par la case prison, puis en passant à la vitesse supérieure, partant seul dans les zones de Jihad, pour acquérir la formation technique et la détermination mentale, qui lui permettront de commette ses crimes visant militaires français, de confession musulmane ou chrétienne, et quatre enfants et adultes de l’école juive Ozar Hatorah.
Au lendemain de l’issue fatale et très vite discutée de Merah, le réseau Achamlane est démantelé, le jour d’après, 10 personnes considérées comme ayant le même profil que Mohammed Merah sont interpellés puis très vite relâchés,faute d’éléments. La gauche alors en campagne, ne tardera pas à fustiger « cette justice spectacle », ces coups qui mettent le sécuritaire et le terrorisme, thèmes toujours ultra-sensibles, sur le devant de la scène.
Le président François Hollande, le 1er Ministre J.M Ayrrault, et surtout le grand-ordonnnateur Manuel Wallls, sont maintenant aux commandes. la première frappe terroriste de la nouvelle ère pose plus de questions qu’elles n’apportent de réponses: » C’est un coup finement joué dit un député de l’UMP qui ne voit là que manoeuvre politique, et explique que l’opposition parlementaire ne peut formuler aucune critique publique en l’état. Mais « off » le même député, dépité, pense que l’opération déclenchée trop tôt, contre un réseau embryonnaire, aux contours et objectais mal définis n’est rien d’autre qu’un coup de poudre aux yeux sécuritaires. Entendre Manuel Walls dire comme s’il s’agissait d’un sccopp ,d’une découverte incroyable qu’ il y a une menace terroriste en France, et que la France a démantelé une cellule de premier plan, le tout en parfaite coordination avec la Justice, c’est comme le pèsent certains juges spécialisés unpur cou de show-off destiné à faire oublier tous les problèmes que la France connait en ce moment.
L’avenir de l’enquête dira très vite maintenant l’exact degré de dangerosité de la « cellule » démantelée et si l’opération a été menée dans les « règles de l’art ».
Frédéric Hebert