Reportage Photos exclusif.
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Un calme précaire règne depuis quelques jours à Tripoli, 2ème ville du Liban, après une série d’affrontements violents entre les sunnites et les alaouites. Une rue constitue la « ligne de front » démarquant le quartier des pro-Bachar Al Assad, (les alaouites), Jabal Mohsen de celui des supporters de la révolution en Syrie (les sunnites), Bab al-Tabana. L’armée est aujourd’hui déployée partout dans la ville, même si les combats n’ont pour théâtre qu’un réduit de 2 kilomètres carrés. Ailleurs dans Tripoli la vie poursuit son cours, presque normalement. Premier reportages en images dans les deux camps, ou chacun a le doigt sur la gâchette, en attendant la prochaine étincelle.
Full story suivra…
BAB AL-TABANA
Au fond de cette rue, l’infime ligne de démarcation entre les deux quartiers rivaux
Les combats ont été très violents. Mais désorganisés. Dégâts considérables au regard du bilan humain.
Une voiture transformée en passoire… Une de plus au Liban.
Les enfants de Babal Tabana profitent de la trêve, pour prendre l’air…
Ceux-là sont grands, tous ont combattu. C’est le temps du ravitaillement…
La denrée qui manque le moins au Liban: armes et munitions….
Calibre 7,62. Du « lourd » pour canarder en rafales
Ce combattant vient de recevoir son lot de munitions flambantes neuves, sortant tout juste du « package »
Stock de pneus. En un Instant, ils se transforment en rempart derrière lesquels sont installés positions de tir
Détruire, reconstruire: Un autre sport national… Cet homme profite de la trêve pour tenter de rétablir l’électricité.
Les blindés de l’armée libanaise, déployés partout. Mais les soldats n’aiment pas être photographiés…
A Bab al-Tabana, beaucoup de drapeaux salafistes… le quartier miséreux s’est radicalisé.
Ce combattant sunnite est un salafiste. Une roquette a failli le pulvériser mais il est prêt à repartir au combat.
Une autre vue d’une ligne de font incertaine: les immeubles alaouites surplombent le cimetière sunnite.
A la guerre, même les morts ne sont pas épargnés. Mais les tirs de roquette « sacrilège » n’ont été que des ripostes imprécises à des attaques lancées par des combattants embusqués derrière le cimetière….
Même des mosquées ont été touchées. Même tactique, même conséquences…
Jabal Mohsen
Pour rejoindre le quartier alaouite, impossible de passer la ligne de front: ll faut un long détour…
Là, aussi les immeubles portent les plaies encore ouvertes des combats.
Kalashnikovs, mitrailleuses 12,7, lance-roquette RPG, les armes ont parlé en « pagaille ».
A Jabal Mohsen, la couleur est affichée: drapeau « mixte » libano-syrien! et Bachar sur les murs…
Spécificité locale: Plus d’affiches du président syrien que de n’importe quel politicien libanais.
Devant le QG du fief des Alaouites de Jabal Mohsen, barrière de béton anti-voiture piégée.
Ce leader du « parti démocratique arabe » explique calmement: « Nous supportons Bachar parce qu’il est le seul vrai patriote arabe, le successeur de Nasser. L’incarnation du meilleur résistant à notre unique ennemi: Israël ».
Une bibliothèque qui ne laisse guère de place à l’ambiguité.
Magasin fermé. pour cause de « météo militaire incertaine ».
A l’heure des « War-games », petit parc d’attraction enfantine déserté.
Tournée dans le quartier: Presque une « dead-zone ». Avec des barrages ici et là.
A chaque coin de rue, l’effigie de Bachar el-Asssad, ici aux cotés de celle du « boss » du « parti démocratique arabe » pro-syrien.
A chaque coin de rue aussi, les chars de l’armée libanaise. Mais les combattants des deux camps ne croient qu’en eux mêmes.
L’indéniable avantage stratégique des alaouites du quartier pro-Bachar el-Hassad: Ils tiennent les haut d’une ville qui s’étend entre montagne et mer.
Mais quand l’on quitte les hauteurs de la ville, et la petite zone ou s’affrontent les deux clans, on retrouve un centre-ville à ‘activité presque normale.
Si le conflit syrien est présent dans tous les esprits, la contagion guerrière dont il a tant été question, n’est pas une réalité. pas pour l’heure en tous les cas. Hormis le réduit de deux kilomètres carrés ou s’affrontent sporadiquement et violemment les clans pro et anti Bachar, la seule guerre que se livrent l’immense majorité des habitants de Tripoli est celle des conducteurs empêtrés dans d’éternels embouteillages-monstres. Ceux-là n’utilisent sans compter qu’une seule arme: le kaxon!
Reportage à TRIPOLI, Frédéric Helbert.