Le candidats à l’immigration en Israël refroidis par la menace d’une guerre contre l’Iran.

Publié le 20/08/2012 à 08h41 | Israel, sionisme | Écrire un commentaire

Les temps sont durs pour l’agence Juive

C’est Nathan Sharansky, le président de l’Agence Juive – cordonnant depuis des décennies l’arrivée des nouveaux migrants en Israël- qui le dit lui-même, l’air maussade: La menace d’une guerre lancée par Israël contre l’Iran,  qui s’attirerait les foudres d’une riposte sans précédent, a fait considérablement chuté le taux d’immigration en Israël: « Des douzaines et des douzaines de familles, de candidats, ont stoppé pour l’heure les procédures, et demandé que l’agence juive gèle leurs dossiers en attendant des « lendemains plus chantants« . Il est vrai qu’Israël, aussi paradoxal que cela puisse paraître parfois avance souvent un argument sécuritaire pour attirer de nouveaux arrivants. Des douzaines et des douzaines, ce n’est pas un chiffre très précis mais Sharansky ne veut en dire en plus sur le nombre exact et stratégique de juifs du monde entier qui préfèrent attendre  » de quel coté la pièce va retomber ».

« Nombre d’entre eux a reconnu Nathan Sharansky nous appellent au téléphone pour nous poser des questions et nous exprimer leur préoccupations quant la sécurité dans la région, et notamment sur la situation en Iran » .  Le président de l’agence juive en profite au passage pour faire de la propagande pro-Netanyahu, en glissant le propos d’un candidat à l’immigration, qu’il rapporte: « Quand la guerre sera terminée et la menace nucléaire écarté, nous viendrons« …

Une organisation au rôle fondamental dans la construction et l’évolution de l’état hébreu

L’agence juive a joué un rôle considérable avant, mais surtout depuis 1948, date de la fondation de l’état hébreu quant à l’assistance aux candidats voulant venir du monde entier s’installer en Israël. Ses archives témoignent d’une oeuvre titanesque. Israël comptait 600 000 habitants lors de sa création.1,3 millions à la veille de la guerre des 6 jours… Depuis les opérations d’immigration de masse, dont l’une fut baptisée « tapis volant », ont permis à des centaines de milliers, des millions de juifs  d’Europe centrale, du Yémen, d’Irak, de l’Egypte, de la Turquie, du Liban, de Syrie, ou certaines communautés étaient menacées de venir faire leur « Aliyah » en Israël. L’opération « Solomon » permettant de « rapatrier » plus de 14000 juifs d’Ethiopie en 1991, les fallashas », en moins de 36 heures reste un exploit, et l’un des hauts faits d’arme de l’agence. Mais la plus impressionnante et dernière vague d’immigration massive reste celle de juifs russes, après la chute du Mur de Berlin. Plus d’un million de nouveaux arrivants en Israël, ce qui n’est pas allé sans entrainer des problèmes d’adaptation ou d’introduction de pratiques et de moeurs peu en rapport avec les lois juives. Mais « Pour Israël dit un historien spécialisé, peupler les territoires, les colonies, avoir de plus en plus de citoyens juifs sur son sol est une donnée stratégique, essentielle, fondamentale ».

L’agence Juive est une bénédiction pour les nouveaux arrivants. Avec les aides au logements, à l’emploi, à la scolarisation, l’apprentissage rapide de l’hébreu, l’intégration, et bien entendu l’organisation de la cérémonie initiale de « l’Alyah » (faire d’Israël sa maison).

Wait and see

Reste que donc que les temps sont durs signale Nathan Sharansky, ancien dissident russe,  qui fut lui-même un immigrant. Partout dans le monde, l’immense majorité de ceux qui avaient prévu de venir définitivement en israël et entamé les démarches sont en raison de la situation sur la position « stand-by ». Arriver pour se voir distribuer un masque à gaz, un kit anti-chimique, et des instructions à suivre en cas de guerre, et de missiles tombant en rafale, n’est pas très alléchant pour des gens à qui l’on a promis qu’ils trouveraient nulle part ailleurs qu’en Israël  les meilleures conditions de sécurité et de vie.

Frédéric Helbert