Exclusif: Le Général syrien Manaf Tlass a demandé l’asile politique à la France
Publié le 18/08/2012 à 13h36 | Asile Politique, Moyen-Orient, syrie, Tlass | Écrire un commentaire
-Révélations-
C’est une information exclusive confirmée auprès de plusieurs sources diplomatiques et politiques, tant à Beyrouth qu’à Paris, que le blog est en mesure de révéler aujourd’hui.
Le Général Manaf Tlass , ami d’enfance du Président syrien Bachar el Assad, ex-général de la Garde Républicaine, le militaire de plus haut-rang de l’armée syrienne, et proche du clan Assad, a avoir fait défection le mois dernier, a demandé l’asile politique à la France.
Des rumeurs avaient couru la semaine dernière à Paris, mais le Quai d’Orsay avait affirmé lors d’un point de Presse n’être au courant de rien.
Pourtant plusieurs sources de haut-rang me l’ont confirmé: Manaf Tlass, 48 ans, dont l’épouse et le enfants, ainsi qu’une partie de sa famille vivent depuis longtemps à Paris, souhaite bien obtenir l’asile politique en France. Ce qui embarrasse Paris. Certains politiciens français dans la confidence ont manifesté, discrètement pour l’heure leur opposition formelle à une telle mesure. Ils considèrent que Manaf Tlass reste, malgré sa défection, un des hommes qui fut un familier du régime d’abord du Président Hafez el Assad, puis de son successeur, son fils Bachar. « Cela fait de lui considère un de ses politiciens, député à l’assemblée nationale, ni plus ni moins que le complice d’un régime dictatorial et sanglant. De par ses responsabilités au sein de la Garde Républicaine syrienne, et même s’il fut un temps, un chaud partisan du rapprochement entre la Syrie et la France, voulu par Jacques Chirac, puis par Nicolas Sarkozy, un assassin, en tous les cas un complice des exactions perpétrées en Syrie, avant et après le déclenchement d’une révolte civile qui s’est transformée en véritable guerre. La France ne saurait accorder l’asile politique à un tel homme, ami d’enfance de Bachar el Assad, et fils de l’ancien ministre de la Défense, Mustapha Tlass, ayant eu son heure de grande influence du temps d’Hafez el Assad« .
Le général Tlass, de confession sunnite, avait pourtant refusé de participer à la répression brutale de l’opposition ce qui lui avait valu d’être placé en résidence surveillée. L’ homme à l’allure de play-boy, avait réussi à échapper à ceux qui assuraient sa surveillance, puis à gagner Paris, en passant par le Liban. Sa défection avait été annoncée par le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius.
Tlass la possible alternative rejetée
Présenté comme une possible alternative, un éventuel rassembleur des forces opposées à l’actuel pouvoir en place à Damas, le leader d’une relève moderne et démocratique, Manaf Tlass depuis sa défection est resté très discret, hormis une intervention à la chaine d’informations « Al-Arabiya« . Une intervention où il s’est montré sur la réserve, ménageant « la chèvre et le chou » selon un observateur le connaissant bien. L’ex-général de la Garde Républicaine s’était présenté comme « l’un des fils de l’armée syrienne, ayant rejeté les méthodes criminelles et corrompues régime« , mais il avait refusé de condamner cette même armée, « quelques soient les erreurs commises par certains » et avait appelé à la construction d’une hypothétique « nouvelle Syrie bâtie non sur la revanche, le monopole et l’exclusion« .
Cette intervention, jugée bien tiède et pâle, fut rejetée de tous cotés, notamment par le Conseil National de Transition (CNS). « On peut avoir belle gueule, et belle allure, cela ne fait pas de vous pour autant un homme politique au charisme et aux potentialités suffisantes pour devenir la solution-miracle a tranché l’un membres du CNS. Tlass n’est pas, ne sera jamais l’homme de la situation« .
L’avenir de la Syrie se jouera sans lui
Manaf Tlass a t-il tiré les conséquences de ce rejet massif, et de l’immensité de ce que serait la tâche à accomplir dans un pays à feu et à sang? Toujours est-il que depuis son intervention télévisuelle, l’on a plus entendu parler de lui, et que l’ex-général de la garde Républicaine, a demandé l’asile politique à la France. Une demande qui semble traduire manifestement son renoncement à faire partie des hommes confrontés à un challenge infernal: construire et animer une opposition rassemblée, qui serait capable de ramener la paix dans un pays s’enfonçant chaque jour davantage dans les ténèbres d’une guerre civile sanglante et interminable.
Frédéric Helbert.