La photo de Merah mort: Une polémique et mille questions. Contradictions flagrantes avec la V.O
Publié le 30/06/2012 à 02h58 | Merah, terrorisme | 1 commentaire
– Enquête, Décryptage-
La publication d’un cliché représentant Mohammed Merah, le tueur jihadiste au scooter, mort au pied de son immeuble sera n’en doutons pas source de polémique. Fallait-il? Ne fallait-il pas? les arguments servis par le magazine pour justifier une telle publication sont-ils recevables? Mais surtout, passé le cap de ces questions « éditorialistes » et déontologiques, l’analyse stricte, détail par détail, du cliché, met encore à mal plusieurs « vérités » assénées par ceux qui ont décrété une version officielle et détaillée de l’assaut final. Plusieurs éléments font apparaître des contradictions flagrantes avec ce qui a été dit, voire acté en procédure judiciaire. De la même manière qu’ils contredisent certaines affirmations des « défenseurs » de Mohammed Merah! C’est un nouveau rebondissement dans l’affaire, et il n’est rien là, bien au contraire, qui ne permette de clarifier les choses.
Point n°1:
Pour justifier sa décision de publier le cliché, le magazine « Entrevue » et le très controversé paparazzi Jean-Claude Elfassi, estiment qu’ils font oeuvre de salubrité république. Le rédacteur en chef du magazine, Antoine Agletiner, argumente en mélangeant les genres » il ne s’agit pas de la photo d’une victime mais d’un bourreau écrit-il. Rappelons (comme s’il en était besoin), à toutes fins utiles que le tueur au scooter a fait 7 victimes dont trois enfants tués abattus bout portant « . L’argument populiste pèse de peu dans le cadre d’une démarche qui se voudrait purement journalistique. Mais cela n’est pas tout. Antoine Agletiner procède à sa propre déduction, pour le moins contestable: « Cette photo dit-il atteste l’issue de l’assaut donné par le RAID. Mohammed Merah n’a pas été « canardé » comme l’affirment les tenants de la théorie du complot, il a été stoppé par les forces de l’ordre, qui elles-mêmes ont essuyé des tirs à l’arme lourde « . Arguments repris à son compte par celui qui a récupéré la photo et l’a vendu au magazine, Jean-Claude Elfassi.
Or, cette photo n’atteste de rien. Elle pose des questions plus qu’elle n’apporte de réponses. Le cliché d’ un cadavre gisant à terre, ne démontre en rien ce qui a pu se passer dans les minutes précédant. Ni n’éclaircit les conditions d’une fusillade ayant duré de 6 à 7 minutes dans l’atmosphère confinée d’un petit studio de 35m2 dont d’autres images ont montré qu’il avait été dévasté de part en part.
Point n°2:
Que nous montre cette photo et en quoi pose t-elle de nombreuses questions par rapport à la V.O, version officielle?
1- Contrairement à ce qui a été dit et redit, et écrit, à en croire l’examen approfondi de la photo, Mohammed Merah tel qu’il est présenté sur le cliché, mort au pied de son immeuble après avoir dans des conditions toujours inexpliquées, réussi selon la version officielle à traverser « un mur humain » d’hommes du RAID, ne porte pas de « kami », de djellaba noire, enfilée dans son djean, sous son gilet-pare-balles. Or cette « information » relative à la djellaba avait été peu après l’issue de l’assaut délivrée par… le Procureur de la République de Paris, François Molins. Qui n’est pas homme à raconter des fadaises… Voila donc une première énigme… Le Procureur a fait aussi allusion de blessures à la tête. Le visage présenté sur la photo en est exempt, si l’on excepte celle que l’on ne distingue pas d’une balle mortelle, qui l’aurait atteint en plein front, tirée officiellement en riposte et légitime défense par un « sniper » du RAID…
2- La version officielle, a fait état de 300 cartouches tirées par le RAID et de 70 par Merah! Outre l’énormité de ce « défouraillage » tous azimuts que l’on ne s’explique pas, l’autopsie pratiquée ultérieurement, a établi que Mohamed Mérah aurait été touché, ainsi que je le précisais dans un article précédent, de 28 impacts de balles, touchant essentiellement les bras et les jambes, de Merah, et de deux impacts « mortels », au front et à l’aine. Pourtant sur la photo publiée par le magazine « Entrevue », hormis une tache de sang sur la manche droite d’un gilet zippé, aucune trace visible de ces impacts, ni sur les membres inférieurs ou supérieurs… Pas plus que de trace d’impacts qui auraient été stoppés par le gilet-pare balles! Encore un mystère… Qui semble contredire également la version de l’avocate algérienne du père de Merah, affirmant qu’elle est en possession de clichés, prises à la morgue de l’hôpital montrant « toute la violence faite au tueur au scooter ». A moins que la photo d’Entrevue » n’ait été retouchée d’une manière ou d’une autre…
3- Les armes… Dans une première version, il fut dit officiellement que Mohammed Merah avait surgi de la salle de bains, en « arrosant » les hommes du RAID, deux armes en mains, et en tirant en rafale pour se frayer un chemin jusqu’au balcon d’où il aurait continué à tirer avant d’être abattu par les tireurs d’élite. Version qu’accrédite le magazine « Entrevue » qui affirme d’ailleurs que MM a tiré à « l’arme lourde », (affirmation dénuée de fondement: la catégorie armes lourdes, c’est à minima de la mitrailleuse 12,7, du canon de 20, ou de 30…!). Mais cette version ne tient pas. Là encore, ainsi que je l’avais indiqué dans un des premiers volets de ma contre-enquête, au moment de « l’assaut final », Mohammed Merah ne possédait plus qu’une seule arme, un simple Colt 45! L’autre, un pistolet-Mitrailleur Uzi, s’étant enrayé. « Rectifiant le tir » du premier récit officiel, les hommes du RAID ont argué, qu’il y a pu avoir confusion -sic- car Mohammed Merah aurait été blessé à une main, et aurait passé son colt dans l’autre, pour continuer à tirer… Or là encore, la photo publiée dans « Entrevue » montre que ses deux mains sont vierges de toute blessure grave…
4- Surgit encore un nouveau mystère si l’on se réfère à la photo d’Entrevue, c’est la présence d’une mystérieuse sacoche noire jamais évoquée jusque-là, que l’on trouve sur le cadavre. « Entrevue » n’y va pas par quatre chemins, en évoquant la possible présence « de papiers et d’argent, pour faciliter une éventuelle cavale ». Comme si Mohammed Merah aurait pu échapper alors au dispositif de masse, installé dans un périmètre large par la Police, et se fondre dans la nature… Reste encore une question sans réponse: Que contenait cette fameuse sacoche? Pouvaient-ils s’y trouver les deux téléphones portables mis sur écoute, après l’identification de Merah, et dont les enquêteurs ont toujours nié l’existence, affirmant qu’en perquisition dans l’appartement, ils n’avaient trouvé aucun portable? Sinon quoi d’autre de si précieux que Mohammed Merah aurait voulu emmener avec lui, en allant au « Jihad final ».
5- D’autres questions restent en suspens quand à l’emplacement exact du cadavre, par rapport au balcon d’où Mohammed Merah est censé avoir tenté de sauter, pour s’échapper, après avoir encore une fois, traversé, comme une comète, un espace saturé d’hommes du RAID, armés jusqu’aux dents…
En prétendant apporter une « pièce », qui permettrait d’en finir avec les théories complotistes, ou de clore tout débat sur les conditions de l’assaut final du « tueur au scooter, le magazine « Entrevue« , loin d’atteindre son but, ouvre un nouveau chapitre sur les mystères, les contradictions flagrantes, et les invraisemblances de la version officielle quant à l’issue de l’assaut lancé il y a un peu plus de trois mois contre le tueur jihadiste d’enfants et de militaires.
A suivre…
FH