Merah: participation à l’enquête « voyages aux pays des conspirationnistes » signée dans le « Monde »
Publié le 22/06/2012 à 02h03 | complot, Merah | 1 commentaire
Dans le cadre d’une grande enquête réalisée sur l’affaire Merah, la théorie du complot, et l’univers de ceux qui soutiennent les thèses conspirationnistes, Soren Seelow, journaliste au « Monde « , m’a interrogé. L’échange fut passionnant.
Je retrouverai ce vendredi Soren Seelow, ainsi que Maître Isabelle Coutant-Peyre (avocate du père de Mohamed Merah) et ‘Eric Pelletier ( co-auteur avec jean-Marie Pontaut de « L’affaire Merah l’enquête » sur le plateau de l’émission » arrêts sur images « , animée par Daniel Schneidermann consacré à cette thématique du complot dans le dossier Merah.
Ci-dessous reproduction d’un extrait de l’enquête publiée par le « Le monde ». ( enquête complète à lire sur lemonde.fr )
Le récit de l’assaut : une version officielle défaillante
Cette suspicion à l’égard de la parole officielle a été largement renforcée par la fantastique confusion qui règne depuis le début de cette affaire. « On est dans une histoire où tous les officiels mentent. La communication est totalement verrouillée. C’est du pain béni pour les complotistes ! », résume Frédéric Helbert.
La description tout en non-dits de l’assaut faite au Monde.fr par le patron du RAID, qui coïncide avec son rapport complet de l’opération, est abondamment commentée sur certains sites. Amaury de Hauteclocque y déclare : « Il est venu à l’engagement contre nous avec trois Colt 45 de calibre 11.43 alors que nous avions alors engagé uniquement des armes non-létales. J’avais donné l’ordre de ne riposter qu’avec des grenades susceptibles de le choquer. Mais il a progressé dans l’appartement et il a tenté d’abattre mes hommes qui étaient placés en protection sur le balcon. C’est probablement l’un des snipers qui l’a alors touché. »
A aucun moment le patron du RAID n’évoque des tirs de la part de ses hommes engagés dans l’appartement laissant entendre, par omission (« alors que nous avions alors engagé… »), qu’ils étaient équipés d’armes non-létales. En réalité, Merah n’avait qu’un seul Colt, et non trois, et les premiers intervenants du RAID ont tiré à balles réelles lorsqu’il a surgi de la salle de bain en faisant feu dans leur direction, racontent Eric Pelletier et Jean-Marie Pontaut dans Affaire Merah, l’enquête. Au terme de près de six minutes de fusillade, la PJ retrouvera 69 douilles de balles 11.43 tirées par le Colt de Merah, qui avait plusieurs chargeurs, et près de 300 appartenant aux policiers.
Sott.net s’est aussitôt engouffré dans les failles du récit du patron du RAID, en y ajoutant plusieurs erreurs factuelles : « Aucune de ces balles n’a atteint Merah ni un seul membre du groupe d’assaut […] On peut supposer que les policiers susmentionnés sont tombés en état de choc lorsqu’ils ont réalisé que trois cents cartouches tirées avec des armes automatiques dans un 38 m2 avaient toutes manqué leur cible. » Cette affirmation est fausse : près de trente impacts de balles ont été retrouvés sur le corps de Merah, qui portait un gilet de protection, et plusieurs policiers ont été blessés durant l’opération.
« Le récit officiel de l’assaut est incohérent, estime Frédéric Helbert. Six à sept minutes de mitraillage dans 40 m2, 300 cartouches, 28 impacts de balles sur le corps de Merah, c’est difficile à croire. J’ai moi-même du mal à comprendre. Rien n’a été clairement expliqué, et ça ressort comme une hydre. Quand on ne sait pas, on invente. A quoi il faut ajouter que la mère de Merah n’a pas pu voir le corps de son fils, qui était dans un cercueil plombé. Et ça, les complotistes adorent… »
Soren Seelow
Enquête complète à lire dans lemonde.fr (ou l’édition papier du monde de jeudi dernier ) . Emission @Arrêt sur Image de la semaine: « sur le « marché merah les conspirationnistes font la loi ». En ligne sur le site d’Arrêt sur images.