Mérah: Le temps d’un véritable « audit » sur l’enquête et l’opération est arrivé. M.Valls le veut.
Publié le 05/06/2012 à 03h50 | islamisme, terrorisme | Écrire un commentaire
Fut une époque, les premiers jours, ou l’on ne pouvait émettre la moindre critique sur l’opération, jugée « quasi-parfaite » par les responsables policiers et politiques, ou l’enquête Mérah sans prendre des pavés sur la « tronche ». Révéler les failles tant au niveau des choix techniques, des pressions politiques, de la confusion des rôles, n’était pas chose aisée. Il y avait un VO. Il valait mieux s’y conformer… Le conformisme n’étant pas mon fort, j’ai persévéré, comme d’autres confrères, sans aucune arrière-pensée, interrogeant les uns, les autres, n’hésitant pas à porter le faire dans la plaie, car je sais les doléances des vrais magistrats spécialisés, des vrais agents ou flics de renseignements, hommes d’unité intervention d’élite, ayant dû en l’espèce, et devant en règle générale travailler dans des conditions difficiles en étant en permanence sur la corde raide. Je sais aussi (cf post précédents), la manière dont les jihadistes, et complotistes de tous poils utilisent, manipulent les zones d’ombres, les mensonges d’état, les invraisemblances, pour faire bouillir la marmite du jihadisme, et s’élever la menace contre la France!
Ce temps là est apparemment révolu. Savoir, comprendre ce qui a dysfonctionné, apporter des corrections, des retouches, améliorer un système, qui a perdu au cours des années pour des raisons politiques de son efficacité alors que le monde entier nous enviait notre système ayant permis de déjouer tant et tant de projets d’attentats, de casser tant de filières, telle semble être la volonté de Manuel Valls qui a demandé en accord avec le chef de l’état un grand debriefing « privé » entre les différents services concernés et parties prenantes. » Tirer avant tout les enseignements, c’est que qu’on éspêre être la volonté du ministre de l’Intérieur dit un des acteurs impliqués, pas celle d’être un Saint-Just découpant les têtes de responsables désignés, d’autant que les premiers responsables des dysfonctionnements dans l’affaire appartiennent au sérail politique » .
L’affaiblissement du système anti-terroriste français ces dernières années, la dissolution de la remarquable DST du Préfêt Bousquet de Florian, fondue dans le FBI à la française, voulu par Nicolas Sarkozy, ou le contre-espionnage français s’est retrouvé « acoquiné » malgré lui à ceux faisant parfois quelques oeuvres de basse police, les RG… La volonté du pouvoir de tout contrôler via le Parquet, et d’écarter ces mauvais éléments ingérables, détestés par Sarkozy, qu’étaient pour le politique, les juges d’instruction spécialisés, la non judiciairisation complète des dossiers, dans ces conditions quasi-systématique désormais, et (je m’attacherai à le démonter, particulièrement préjudiciable dans l’affaire Merah… La guerre intestine des services qui est toujours une réalité mais si elle est moins apparente… L’instrumentalisation politique du terrorisme, (qui pèse si peu au regard des statistiques criminelles, mais fait perdre tout esprit rationnel lorsqu’il surgit à nouveau) … Autant d’éléments qui ont pesé lourd dans la balance dans l’affaire Merah et qui méritent selon les experts fatigués de crier dans le désert, où d’être en proie aux attaques hiérarchiques pour de mauvaises raisons (cf papiers Juge trévidic), un correctif sévère, car la menace, plurielle et protéiforme est plus que jamais devant nous.
Déjà pourtant, les stratégie du pébroc, ( parapluie ) du « c’est pas moi, c’est l’autre », de la manipulation qui écarte le soupçon, sont lancées. Ainsi, l’on a vu, que la DGSE, pourtant peu concernée directement par l’affaire Merah, ( les renseignements qu’elle a eu suite aux voyages de merah en zone « AFPAK, elle les a transmis en temps réels à la DCRI ) a déjà été victime juste après le dénouement fatal au tueur jihadique à la moto, d’une première « manip » grossière. Un journal italien « Il foglio » affirmant carrément que -sic- Mérah était un agent des services secrets français, qui l’avaient aidé à rentrer en Israël (après qu’il ait fait une grande tournée touristique, en Syrie, Jordanie, au Liban etc… (genre en appelant le garde-barrières au check-point frontière ultra sécurisé du Pont Allenby???…). L’info a fait gaiement le buzz avant qu’une source avertie du Ministère de la Défense ne m’ait expliqué qu’au delà évidèment de l’invraisemblance du scénario, les relations entre la DGSE et son homologue l’AISE exSISMI étaient exécrables, surtout depuis la guerre en Libye. (L’Italie de Berlusconi était le premier marchand de canons de Kadhafi), que le dit journaliste n’a jamais aproché la DGSE ou des hommes de son entourage pour poser la question, et que, le pompon, le journaliste auteur de la pseudo révélation a été dans un autre temps membre d’un cabinet de Berlusconi….
Deuxième tentative de « manip » hier: Voila que les américains auraient su qu’en 2011, Merah était entre les mains de gens sérieux au Pakistan, et que l’info ne serait parvenue aux services concernés, que le 23 mars, une fois l’affaire soldée dans le sang! Ce qui ne change pas grand-chose au fait que Merah, déjà tamponné partout aurait pu, dû, être intercepté, et « secoué » un peu au cours d’une bonne « GAV » de 4 jours dès le retour de son premier voyage foireux en Afhghanistan…. Bref, pour l’heure, rien n’a changé. Et en ces temps ou Manuel Valls a compris, qu’il n’y en avait plus à perdre, et assumé les changements de poste ordonnés, ça joue encore « perso », et balance sur le « copain d’à coté, histoire de préserver son p’tit bout de gras et de territoire… Des services étrangers peuvent même en profiter pour « mettre une cartouche » à leurs homologues français.
» C’est pas comme cela que l’on arriver à remettre le train sur les bons rails » se lamente un très grand expert de la lutte anti-terroriste, qui ne chassant ni poste, ni médailles, de lui-même, avant même la présidentielle, en bon commis de l’état a jugé utile, que la gauche donnée gagnante soit avertie sur un dossier si spécifique et a adressée une note édifiante, sur l’affaiblissement du système anti-terroriste durant les années Sarkozy, la baisse des effectifs spécialisé, l’absence de politique à long terme, et l’accroissement d’une menace plurielle. Une note parvenue, selon mes sources, à Manuel Valls, qui briguait déjà discrètement Beauvau, et même à l’échelon supérieur… Note à laquelle j’ai eu accès et dont je ferais état puisqu’elle est très instructive quand aux règles de fonctionnement général, ou de dysfonctionnement général, qui ont eu un effet dévastateur dans le cas particulier du dossier Merah… Sur lequel le Ministre de l’intérieur demande désormais à ses hommes des comptes sérieux..
A suivre:
– La note secrète envoyée à Manuel Valls.
– Le troisième volet décryptage debriefing RAID Merah: l’opération de toutes les zones d’ombres, toutes les invraisemblances.
– Les incroyables ratés de l’enquête, (sa non-judiciairisation dans les formes, la contre productive guerre SDAT/DCI, la mauvaise circulation des renseignements etc…) autant d’éléments, qui si ils avaient été contournés, auraient sans doute permis d’EVITER à tout le moins la TUERIE DE l’ECOLE JUIVE DE TOULOUSE.