EXCLU- Le Juge Trévidic saisi d’une nouvelle plainte déposée dans le dossier Karachi.
Publié le 31/05/2012 à 22h50 | karachi, terrorisme, trevidic | Écrire un commentaire
Info EXCLUSIVE- C’est le Juge TREVIDIC, qui dirige le volet terroriste de l’enquête sur l’attentat de Karachi qui vient d’être désigné pour instruire une nouvelle plainte déposée en mai dernier par les rescapés de l’attentat contre leur employeur, la DCN, qu’ils accusent de négligence en matière de sécurité…
Marc Trévidic sera assisté de Laurence Le Vert, devenue chef de la section anti-terroriste du parquet de Paris (C1) depuis le départ d’Yves Jannier. le juge Trévidic a été désigné hier après-midi, quelques heures après l’ouverture d’une information judiciaire par le Parquet de Paris, qui jusqu’alors, faisait de la résistance, et laissait dormir la plainte au fond d’un tiroir après avoir juste ordonné une enquête préliminaire et fait entendre les plaignants.
Les rescapés qui accusent leur employeur, la DCN, (Direction des chantiers navals) d’avoir négligé les conditions de sécurité au Pakistan, et ignoré les menaces terroristes sont enfin satisfaits. Car l’histoire de cette plainte sensible est un long combat. En octobre 2011 (!), 6 salariés de la DCN touchés dans leur chair lors de l’attentat au Pakistan, avaient d’abord déposé une première plainte simple contre leur employeur invoquant des manquements graves en terme de sécurité. Mais n’obtenant pas la désignation d’un juge, ils ont alors « dégainé » le mois dernier, via leurs avocats Maîtres Dosé et Thierry de Montbrial une plainte contre X, avec constitution de partie civile, devant entraîner automatiquement l’ouverture d’une information judiciaire et la désignation d’un juge. Victimes et avocats souhaitaient dès le départ que cette plainte, bien que ne relevant pas du champ terroriste, soit instruite par l’expert du dossier: Marc Trévidic, en charge de déterminer qui ont été les auteurs d’un attentat commis en 2002. Il leur paraissait indispensable que les deux enquêtes soient jointes. Marc Trévidic ayant toute la connaissance de l’affaire, des acteurs, du contexte, de l’instruction, des témoignages de l’époque, notament sur la faiblesse du dispositif de sécurité autour des hommes partis construire des sous-marins pour le compte de la DCN au Pakistan, et sur l’absence de prise en compte des menaces clairement évoquées par un policier du SCTIP. Les avocats n’ont cessé de plaider ouvertement en ce sens. Il leur aura fallu attendre et attendre encore avant d’être entendus et que tout ne se précipite. Ouverture de l’information hier pour « blessures involontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à trois mois » et désignation dans la foulée des Juges Trévidic et Laurence Le Vert.
C’est donc un nouveau volet qui s’ouvre dans cette enquête, et la DCN, partie civile dans l’enquête sur l’attentat, pourrait bien cette fois changer de statut. Et se retrouver dans celle de l’accusé, en l’espèce. Elle va en tous les cas se retrouver dans le « collimateur » de magistrats qui n’ont pas pour habitude, de ne pas aller au fond des dossiers.
De plus, dans ce nouveau volet d’une enquête à tiroirs, l’avocat des victimes décédées, Maitre Olivier Morice, qui mène un combat féroce au nom de ceux qu’il défend pour que toute la lumière soit faite sur cette ténébreuse affaire, pourrait se joindre à cette plainte, »enfin estime l’un des plaignants traitée dignement par l’appareil judiciaire qui essayait purement et simplement de l’enterrer« .
Affaire à Suivre…